Forte de potentialités avèrées en terme de disponibilité de terres agricoles, de barrages et de retenues collinaires, la wilaya d'Ain-Defla, à 145 km au Sud-ouest d’Alger, aspire à contribuer activement au développement de l’agriculture et à l’effort de mise en place d’une économie diversifiée et indépendante de la rente pétrolière, prônée par les pouvoirs publics.
Grâce aux différentes mesures d’aides publiques aux agriculteurs, la wilaya d'Ain Defla où est attendu jeudi le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, pour une visite de travail et d'inspection, a réalisé ces dernières années un bond qualitatif dans la production céréalière et de légumes secs, notamment.
En atteste le rang de première ou deuxième wilaya sur le plan national, en terme de production de la pomme de terre qu’elle occupe depuis quelques années, une performance qui a triplé en quinze ans, passant de deux millions de quintaux en 2.000 à plus de six millions de quintaux en 2015, selon des statistiques de la direction des Services agricoles (DSA).
La production de semence de ce tubercule assure actuellement plus de 55% des besoins nationaux en la matière, grâce à l’installation de 65 entreprises spécialisés dans la wilaya, sur un total de 175 entreprises en activité au niveau national. Un total de 400 multiplicateurs de cette semence y sont également installés afin d’améliorer les performances dans cette filière.
La production de céréales, de noyaux pépins, d’olives, de lait et de viandes ont également enregistré une avancée considérable durant la même période dans cette wilaya, dont la superficie agricole totale est estimée à plus de 235.000 ha, représentant 52% de sa superficie globale.
Toutefois, les réalisations atteintes jusque-là demeurent loin des possibilités qu’offre cette wilaya, où les atouts ne sont pas encore exploités totalement et à bon escient. D’où la nécessité d’insuffler une nouvelle dynamique au secteur à travers, notamment l’extension de la superficie agricole irriguée et la modernisation des équipements de travail.
Sur une superficie utile de 135.000 ha, seuls 55.000 ha bénéficient actuellement d’une irrigation à partir des barrages et des retenues collinaires existant au niveau de la wilaya.
"Le défi majeur à relever consiste en l’extension des surfaces irriguées, en mettant les cinq grands barrages et des innombrables retenues collinaires au service du développement du secteur", affirme le wali, Kamel Abbas, qualifiant cette option de "choix stratégique à même de donner un nouveau souffle au secteur à travers une exploitation idoine de l’ensemble des terres agricoles".
L’agriculture est destinée à des perspectives "prometteuses" dans cette wilaya, qui œuvre, selon le même responsable, à "jouer pleinement son rôle dans la stratégie de diversification de l’économie nationale et la réduction de la facture de l’importation des produits alimentaires".
Optimiser les capacités de stockage et assurer la traçabilité des produits
L’augmentation des capacités de stockage et de conditionnement des produits agricoles, ainsi que la mise en place d’un marché de gros dans la wilaya afin d’assurer la traçabilité de ces produits permettra, à coup sûr, de donner un nouveau souffle à l’agriculture et de consolider ses performances, estiment des responsables locaux du secteur.
Les capacités de stockage, actuellement de l’ordre de 450.000 qx, représentant un taux de collecte de 63%, devraient atteindre, dans les prochaines années, 1,5 millions qx, une fois les projets initiés dans ce cadre auront été achevés.
Un nouveau complexe de stockage a déjà été lancé en travaux dans la wilaya, avec une capacité de 30.000 m3, a affirmé le wali, ajoutant que plusieurs autres structures similaires devraient être concrétisées à l’avenir, afin d’atteindre les objectifs escomptés dans cet aspect.
La réception et la mise en service du nouveau marché de gros des fruits et légumes, dans la commune de Bourached (9 km du chef-lieu de la wilaya), avant la fin 2016, constitue, également, un atout de grande importance pour le développement du secteur.
"Cet espace commercial intégré et disposant de tous les moyens nécessaires, notamment des chambres froides et des établissements financiers, permettra de fusionner l’ensemble de la production agricole de la wilaya et assurer, ainsi, la traçabilité des produits", a-t-il souligné.
La signature de conventions de partenariat entre des agriculteurs et d’autres investisseurs nationaux, exerçant notamment dans la transformation agroalimentaire, dans le cadre de la règle (34% pour l’agriculteur et 66% pour l’entreprise de transformation), mise en place par les pouvoirs publics afin de garantir l’écoulement des produits agricoles, représente aussi une "importante opportunité" pour le secteur.
"Certains propriétaires de fermes pilotes à Ain Defla ont déjà adhéré à cette formule, qui a prouvé son efficacité. La vulgarisation de ce dispositif et l’adhésion de l’ensemble des professionnels du secteur donnera, sans nul doute, une autre dynamique au secteur", a soutenu le même responsable.
Sur le plan de la formation de la main d’œuvre, qui y accuse un manque criant, les agriculteurs seront appelés à prendre en charge des jeunes pour des stages pratiques de longues durées, simultanément avec des formations théoriques qui seront assurées par de "nouveaux centres de formation à réaliser prochainement dans la wilaya", a préconisé le même responsable.
(APS)