Birmanie : Suu Kyi appelle sa majorité parlementaire à la discipline

Publié par DK News le 28-11-2015, 21h17 | 23

L'opposante birmane Aung San Suu Kyi a réuni samedi sa majorité parlementtaire, appelant les députés à la discipline. Hla Thein, élu au parlement régional de Rangoun lors de ces élections générales, a indiqué qu'Aung San Suu Kyi leur avait «demandé d'être des députés compétents» et irréprochables.

Elle a rappelé que «c'est un mandat qui nous est donné par le peuple» et averti qu'elle prendrait des mesures contre ceux qui ne respecteraient pas les règles, dans ce pays aux traditions de corruption et de clientélisme. «Elle nous a aussi demandé de ne pas espérer devenir ministre» dans le gouvernement qu'elle doit former, a -t-il ajouté.

Aung San Suu Kyi, qui depuis sa victoire aux législatives du 8 novembre, a pour la première fois réuni sa majorité parlementaire à Rangoun, la capitale économique, n'a fait aucune déclaration devant la presse après avoir parlé à ses élus. Les députés ont, selon l'AFP, évoqué le mot d'ordre de discipline lancé par la prix Nobel de la Paix, critiquée pour ne pas laisser de place au débat au sein de son parti.

Le président Thein Sein et le chef de l'armée, le général Min Aung Hlaing, tous deux d'anciens hauts responsables de l'ex-junte, ont reconnu sa victoire, mais aucune date n'a été fixée pour la rencontre demandée par l'opposante.

Thein Sein restera en fonctions jusqu'en mars 2016 selon un système politique birman complexe, qui prévoit que le Parlement sortant siège jusqu'à fin janvier 2016, le nouveau parlement élisant en février ou mars un nouveau président. Aung San Suu Kyi elle-même ne peut pas devenir président en raison d'une Constitution héritée de la junte qui interdit la fonction suprême à toute personne ayant des enfants étrangers (or les fils d'Aung San Suu Kyi sont britanniques).

Elle n'a pas donné jusqu'ici le nom de celui qui la remplacerait. Elle a juste prévenu qu'elle serait «au-dessus» de lui et prendrait de facto les rênes du pays, après plus de trente ans de dissidence puis d'opposition, dont plus de quinze ans en résidence surveillée.