Cérémonie d’hommage à Paris : La France se projette dans l’après 13 novembre

Publié par Cherbal E-M le 29-11-2015, 19h07 | 41

C’est un week end symboliquement bien chargé pour la France qui a vu défiler tout son personnel politique sur la cour d’honneur des Invalides à Paris pour rendre hommage aux victimes et blessés des attentats du 13 novembre dernier.

Aux côtés de personnalités politiques de tous bords – on aura même vu Mélenchon assis pas loin de Marine Le Pen- ont été invités les parents des victimes ainsi que des blessés venus, pour certains en civière et pour d’autres en chaise roulante.

Malgré le froid, la foule est venue, silencieuse, pleine d’émotion, suivre cette sobre cérémonie de 47 minutes qui a vu entonner la symbolique «quand on a que l’amour» de Jacques Brel ; un hymne de circonstance pour cette cérémonie mise à profit par le président François Hollande pour dire toute son émotion face aux « 130 vies arrachées, 130 destins fauchés, 130 rires que l'on n'entendra plus, 130 voix qui à jamais se sont tues ».

Pour la troisième fois, Hollande prend lui-même sa plume pour rédiger un discours de circonstance pour marquer, dit-il «, « ce jour que nous n'oublierons jamais », parce que, poursuit-il, « une horde d'assassins a tué 130 des nôtres et en a blessé des centaines, au nom d'une cause folle et d'un dieu trahi ». Il avait déjà lui-même cédé à la tentation de l’écriture de ses propres discours, suite aux attentats de janvier dernier, puis en mai, à l’occasion d’une cérémonie « pour l'entrée au Panthéon de quatre figures de la Résistance », rapporte le site du journal sudouest.fr.

Aux victimes de ces horribles attentats il réitérera toute la disponibilité de la nation : « La France sera à vos côtés. Nous rassemblerons nos forces pour apaiser les douleurs, et, après avoir enterré les morts, il nous reviendra de ‘‘réparer'' les vivants», a-t-il affirmé. Le président français n’omet pas d’afficher la détermination de la France à poursuivre sans relâche la lutte contre le terrorisme ; il promet, en effet «solennellement que la France mettra tout en œuvre pour détruire l'armée des fanatiques qui ont commis ces crimes ».

Mais il tient également à garder le cap sur les grandes valeurs républicaines de la France en s’engageant à ce « que la France restera elle-même, telle que les disparus l'avaient aimée et telle qu'ils auraient voulu qu'elle demeure.»

Relativement discret, rangé derrière la bannière de l’unicité du discours pour l’unité nationale, le premier ministre Manuel Valls, s’est fait entendre sur ce sujet, le vendredi à l’occasion « d'un dialogue avec des citoyens et des élus dans sa ville d'Evry (Essonne) dans la banlieue parisienne », lit-on sur le site du quotidien gratuit français 20minutes.fr. Les attentats commis notamment par des sujets français contre des victimes représentants 17 nationalités différentes, présentes en France, appellent, d’après lui à «un sursaut, à un sursaut républicain majeur». Il refuse d’accorder une quelconque excuse aux jeunes qui franchissent le pas de la violence terroriste et du djihadisme. Fa    ce à la violence terroriste, dit–il, «Nous avons une seule réponse, et c'est la République», appelant de tous ses vœux à l’avènement d’«une force morale nouvelle, une capacité de se dépasser, de se sublimer». Sur son discours sécuritaire, un peu trop musclé aux yeux de certains politiques y compris de son camp politique, Valls se démarque de toute approche «à la Bush», il intègre, en effet une  dimension sociale dans son analyse de la situation et ressort parmi les considérants, les iniquités sociales, évoquant explicitement un «apartheid social, territorial et ethnique».

Pour autant, estime-t-il, selon 20minutes.fr, «ce n'est pas parce qu'on est au chômage, d'origine maghrébine et de culture musulmane, que l'on devient un terroriste ou un voyou».

Cherbal E-M