COP 21 de Paris : L’ambiance n’est pas à la fête

Publié par Cherbal E-M le 30-11-2015, 13h32 | 44

A quelques heures de l’ouverture de la 21ème conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP 21), prévue du 30 novembre au 11 décembre, sur le site du Bourget, dans la banlieue nord de la capitale française, l’actualité est beaucoup plus accaparée par les échauffourées entre les forces de l’ordre et des manifestants, dont certains en visage masqué venus à la place de la République, en plein Paris pour dire leur ras le bol et perturber ce grand rendez-vous mondial.

« «Manifestation interdite à République, des éléments violents s'en prennent aux forces de l'ordre», indique la police de Paris dans un message posté sur Twitter, avant d’annoncer quelques 208 interpellations parmi les manifestants. Arrivé en début de soirée, en compagnie des ministres des affaires étrangères et celui des ressources en eau, le Premier Ministre Abdelmalek Sellal assistera, au nom du président Bouteflika, à la conférence avec la ferme intention de défendre la position de l’Algérie, largement partagée par de nombreux pays en développement ; « L’Algérie plaidera lors de cette conférence onusienne pour un accord juste et équitable qui prendra en compte la responsabilité historique des pays industrialisés dans le réchauffement climatique, les circonstances spécifiques des parties contractantes ainsi que leurs capacités respectives », indique une dépêche de l’agence de presse algérienne APS.

Depuis 1992, 196 Etats de la COP négocient pour mettre un frein aux émissions de gaz à effet de serre. « Ces gaz, en particulier le dioxyde de carbone (CO2) et le méthane (CH4), sont émis en très grande quantité par de nombreuses activités humaines : industries, centrales à charbon, agriculture, transports… », rapporte le site du quotidien gratuit 20minutes.fr qui rappelle que durant l’année « 2014, la concentration de CO2 dans l’atmosphère a atteint les 400ppm (parties par millions), alors que cette concentration n’était que de 278ppm avant l’époque industrielle, indique l’Organisation météorologique mondiale. » Parmi les objectifs fondamentaux escomptés à cette COP21 de Paris, la limitation à 2° de la moyenne du réchauffement de la planète. « C’est en effet le seuil au-dessus duquel les impacts sur l’environnement deviennent imprévisibles et incontrôlables : tempêtes, inondations, sécheresses… » explique 20minutes.fr.

Les Etats parties ont été invités à venir à Paris avec des engagements chiffrés, portés dans les fameux INDC » (Intended Nationally Determined Contributions), de leur prévisions de réduction des gaz à effet de serre ; le hic c’est qu’en faisant la somme des contributions nationales produites jusque-là, le compte est loin des 2° ; « quand on additionne les émissions de gaz à effet de serre prévues par tous les pays, on arrive à un réchauffement de 2,7°C d’ici à la fin du siècle », note le journal gratuit français. Pour les observateurs sur place, il est difficile de prédire si la COP21 sera en mesure d’imposer cet objectif. Parmi les principaux pollueurs de la planète, la Chine semble avoir pris conscience du danger et aurait donné des gages de bonne volonté pour aider à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Mais, autre grosse source de pollution, les Etats Unis ne sont pas enclins à fournir un tel effort, se couvrant par la voie de leur ministre des affaires étrangères John Kerry sous l’argument d’une affaire interne et d’un possible rejet d’une telle disposition par un congrès majoritairement républicain. Les jeux ne se présentent sous les meilleurs jours pour les organisateurs français, qui, envisagent toutes les hypothèses, y compris, comme l’a souligné François Hollande, ‘’des risques échec’’. Aux yeux du président français, il y a néanmoins quelques bonnes raisons d’y croire, même si un autre défi est encore à surmonter. Les divergences sur les responsabilités à assumer face à la pollution de la planète entre les pays riches du nord et ceux pauvres du sud sont plus que jamais vivaces ; elles ont déjà fait capoter la COP15 de Copenhague : qu’en sera-t-il à Paris ?

Cherbal E-M