L’Algérie poursuivra son appui aux initiatives visant la paix au Mali et au Sahel (Lamamra)

Publié par DK News le 02-12-2015, 15h22 | 33

L'Algérie continuera à œuvrer pour appuyer "efficacement" les initiatives visant à parvenir à la paix, à la sécurité et à la stabilité au Mali et dans la région du Sahel dans son ensemble, a affirmé mercredi à Alger le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Ramtane Lamamra.

"Au nom de l'Algérie et de son Président, je vous assure que nous continuerons à œuvrer avec vous pour appuyer efficacement les initiatives visant à parvenir à la paix, à la sécurité et à la stabilité au Mali et dans la région du Sahel dans son ensemble", a déclaré M. Lamamra dans une allocution à l’ouverture du séminaire de l’Union africaine (UA) sur les initiatives de développement dans le Sahel et les perspectives de mise en œuvre de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du Processus d’Alger.

Il a souligné l’"importance" et l’"urgence" qui s’attachent aux dimensions économiques de la situation prévalant dans les régions du Nord du Mali "en tant que composantes des causes sous-jacentes de la crise et en tant que facteurs essentiels de la sortie de crise et de la consolidation de la paix".

Le chef de la diplomatie algérienne a relevé que la région sahélo-saharienne "reste minée par une myriade de fléaux et menaces", ajoutant qu’"aux vulnérabilités liées au climat et à l’état d’extrême pauvreté, se sont, en effet, greffées ces dernières années dans cette région une exacerbation sans précédent des revendications communautaires et une montée en puissance fulgurante du terrorisme et du crime organisé".

"Les méfaits de l’homme et de la nature se sont conjugués pour poser, avec une rare acuité, des défis existentiels aux peuples de la région et, au-delà, à la communauté internationale dans son ensemble", a-t-il dit.

Il a indiqué que "la porosité des frontières de certains pays, le foisonnement des groupes armés et la prolifération des armes ainsi que le phénomène de la radicalisation constituent des risques aggravants, alors qu’il n’y a pas à l’heure actuelle une seule stratégie pour aider à relever les défis auxquels le Sahel est confronté".

M. Lamamra a rappelé que les relations, qui lient l’Algérie à ces pays voisins directs, le Mali et le Niger, "sont historiques, stratégiques, humaines et culturelles et bâties sur un destin et des intérêts communs et de fait l’Algérie est un pays sahélien qui entend s’assumer en tant que tel".

Il a indiqué que l’engagement de l’Algérie dans cette région "est guidé à la fois par le devoir de solidarité, le souci d’investir dans la sécurité collective au sens large intégrant la dimension du développement, l’objectif d’appropriation poursuivi par l’Union Africaine, et le respect des principes sacro-saints de souveraineté des Etats et de non-ingérence dans leurs affaires intérieures sur lesquels se fondent ses politiques étrangère et de sécurité nationale".

 

Importante contributions de l’Algérie au profit des pays sahéliens

Le chef de la diplomatie algérienne a rappelé, à cette occasion, les "importantes contributions algériennes apportées dans cet esprit tant au plan bilatéral que multilatéral au profit de pays sahéliens dans les domaines du renforcement des capacités, de l’économie, de l’humanitaire et du règlement des crises et conflits".

"Dans le domaine de la sécurité en particulier, un important effort de coordination opérationnelle a été lancé entre l’Algérie et des pays sahéliens avec pour résultats concrets, notamment, la mise en place du CEMOC, de l’UFL et du Processus de Nouakchott", a-t-il précisé.

Il a affirmé que "cet effort bénéficie de la légitimité de l'agenda de paix et de sécurité de l'Union Africaine, de l'engagement des pays participants et de l'apport de mécanismes régionaux et continentaux, comme le CAERT et le CISSA auxquels s’ajoute l’AFRIPOL dans l’avenir immédiat".

Il a rappelé, également, que la toute première réunion des chefs d’état-major et des ministres de la Défense des pays participant au Processus de Nouakchott, tenue en septembre dernier à Bamako, "a accueilli favorablement une nouvelle proposition importante tendant à la création à Tessalit, dans le Nord du Mali, d’un centre régional de formation et d’aguerrissement au combat en zone désertique".

Concernant la problématique du développement, M. Lamamra a indiqué qu'elle est, dans la vision algérienne, "indissociable" de celle de la sécurité.

Il a souligné, dans ce sens, que les efforts de l’Algérie se traduisent au plan bilatéral, "à travers les échanges transfrontaliers, les programmes boursiers, l’effacement de la dette bilatérale, les assistances humanitaires" et sous-régional, à travers l’initiation de projets de désenclavement dont ceux structurants de la Transsaharienne, du Gazoduc Nigeria-mer Méditerranée et de la fibre optique.

Les efforts de l’Algérie se traduisent aussi au niveau international, "à travers la promotion de l’accompagnement international des efforts de développement des pays du Sahel, notamment dans le domaine de la fourniture des besoins sociaux de base (santé, éducation, eau potable, alimentation, énergie...) y compris dans la cadre de micro-projets et de projets de coopération triangulaire", a-t-il ajouté.

Pour M. Lamamra, le Mali, tout comme les autres pays du Sahel, n’a pas que des difficultés à surmonter mais "dispose de nombreux atouts et opportunités".

Ces atouts et opportunités peuvent être mis en valeur dans le cadre de la Stratégie de l’UA pour la région du Sahel que la MISAHEL s’attelle à mettre en œuvre avec dévouement et professionnalisme sous la direction avertie, expérimentée et engagée du Président Pierre Buyoya, a-t-il précisé, tout en saluant les contributions de M. Buyoya dans le Processus d’Alger.

Il a appelé, à cet égard, à ce que l’élan de solidarité internationale capté et porté par les différentes stratégies énoncées au bénéfice du Sahel "tienne compte des besoins et priorités du Mali comme identifiés dans l’Accord et qui s’articulent essentiellement sur le retour des services sociaux de base, les infrastructures, la formation, les équipements hydrauliques et énergétiques".

"Il est tout aussi important d’éviter la duplication et la déperdition des efforts en renforçant les cadres et mécanismes opérationnels déjà prévus dans le cadre de l’Accord", a-t-il ajouté, appelant à ce que "tout doit être également fait pour que les populations frontalières vivent dans un espace plus prospère, plus paisible et plus sûr, et pour qu’elles soient véritablement des acteurs et des bénéficiaires privilégiés des chantiers du développement et de l’intégration".

Pour le chef de la diplomatie algérienne, l’UA "a vu juste en mettant, à travers la MISAHEL, des outils fort utiles à la disposition des pays bénéficiaires de sa stratégie multidimensionnelle et ce dans les trois volets prioritaires de la gouvernance, de la sécurité et du développement qui sont à la base de crises récurrentes dans la région".

(APS)