Gestion de la Grande Mosquée de Paris : L’Algérie fait valoir ses droits

Publié par Cherbal E-M le 04-12-2015, 14h19 | 112

La nouvelle a fait le tour des rédactions de presse française telle une trainée de poudre : l’Algérie a entamé les procédures d’acquisition de la Grande Mosquée de Paris.

L’information est partie d’une déclaration du ministre des affaires religieuses, Mohamed Aissa intervenu devant les députés pour répondre à des questions de parlementaires. Devant la commission des affaires étrangères du parlement algérien, il a en effet indiqué, que «les procédures visant à faire de la mosquée de Paris une propriété de l'Etat algérien ont été entamées officiellement par le biais de l'ambassade d'Algérie à Paris» rapporte l’APS, dans une dépêche datée du 2 décembre.

Le ministre a expliqué la démarche par un argument juridique puisé de la législation française qui stipule que lorsque un Etat étranger finance une association, il peut, au-delà de 15 ans en revendiquer la propriété ; aux yeux de Monsieur Mohamed Aissa c’est exactement le cas de la Grande Mosquée de Paris, justement gérée par une société des Habous. Des membres de la commission des affaires étrangères ont interpellé le ministre des affaires religieuses sur la gestion de la mosquée de Paris en soulevant «des déviations» dans la conduite des missions par des membres de ses organes de gestion.

A l’occasion, le représentant du gouvernement algérien a rappelé que « la Grande mosquée de Paris est gérée par la Société des habous dans le cadre d'un accord de coopération signé en 2001 avec la France, portant création de cette association de droit français », lit-on sur le site du quotidien algérien www.latribune-dz.com qui ajoute que « cette dernière travaille en coordination avec la commission nationale des wakfs en Algérie » Parmi les raisons invoquées par le ministre, le souci de mieux suivre la traçabilité des sommes importantes versées par le budget de l’Etats algérien, estimées à plus de 200 millions de dinars par an. Monsieur Mohamed Aissa fait savoir que «les aides financières octroyées par l'Algérie à cette institution sont virées dans le compte de l'ambassade d'Algérie à Paris, laquelle se charge de les verser à la mosquée», souligne l’APS, qui rapporte des propos du ministre selon lesquels le décaissement de ces sommes se fat «en l'absence d'un accord qui définit les voies de dépenses de ces fonds».

Nombreux sont les titres de la presse française qui se sont fait l’écho de cette nouvelle, dont certains ont évoqué un communiqué du recteur de la mosquée de Paris Monsieur Dalil Boubekeur qui aurait «démenti» cette information, tout en admettant l’existence d’un projet qui "étudierait la perspective juridique d'une fondation franco-algérienne dont le but viserait à préserver le patrimoine des biens et lieux de culte de l'Algérie en France, mais aussi à développer des actions culturelles en direction de la communauté», peut-on lire sur le site www.metronews.fr

Cherbal E-M