La Belgique table sur la création de 114 000 emplois durant les trois prochaines années

Publié par DK News le 05-12-2015, 22h24 | 21

La Banque nationale de la Belgique (BNB) table sur la création de 114.000 emplois durant les trois prochaines années, a annoncé vendredi  à Bruxelles le gouverneur de la Banque nationale de la Belgique (BNB), Jan Smets.

«La BNB prévoit  la création de 114.000 emplois en 3 ans, principalement dans des secteurs sensibles à la conjoncture comme l'agriculture, l'industrie, la construction, le commerce, les transports ou encore l'immobilier», a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse consacrée à la présentation des projections économiques d'automne de la BNB.

La Banque nationale table, en outre, sur une diminution du taux de chômage de 8,7% en 2015 à 8,4% en 2016 et 8,1% en 2017. «Cela est  dû aux mesures prises par le gouvernement, comme le saut d'index, le tax shift et la modération salariale. Cela va dans le bon sens car cela a un impact concret sur la population», a-t-il soutenu, soulignant que «16.300 emplois seraient la conséquence directe du tax shift (réforme fiscale visant à soutenir, notamment les bas salaires tout en maintenant le niveau des recettes de l'Etat)».

Le gouverneur de la BNB a avancé un chiffre de 10.000 personnes, essentiellement des réfugiés, qui pourraient intégrer le marché du travail dans les deux prochaines années.

«Dans un premier temps, leur arrivée aura un coût budgétaire en matière d'enseignement, de logement ou encore de formation. Mais, à plus long terme, ces investissements soutiendront notre économie et aideront notamment à supporter les coûts du vieillissement», a-t-il affirmé.

Toutefois, la croissance économique de la Belgique «reste hésitante» ces derniers trimestres, a-t-il fait remarqué, relevant néanmoins «une amélioration progressive» à l'instar des autres économies de la zone euro. «La BNB table désormais sur une croissance du produit intérieur brut (PIB) de la Belgique d'1,4% cette année, 1,3% en 2016 et 1,6% en 2017» contre des prévisions de croissance, au printemps, de 1,2% en 2015,  1,5% en 2016 et 1,7% en 2017, a-t-il indiqué.

La situation s'inverse pour la Belgique qui a connu une croissance supérieure à la moyenne de la zone euro lors de la crise, dans la mesure où la croissance du PIB de l'eurozone est attendue à 1,6% en 2015 avant 1,8% en 2016 et 1,9% en 2017.

La baisse des prix du pétrole et la dépréciation de l'euro ont stimulé la demande intérieure  et renforcer la compétitivité de la Belgique et de la zone euro, selon les explications du gouverneur de la BNB. «L'inflation devrait légèrement repartir à la hausse avec 0,6% en 2015, 1,9% en 2016 et 1,7% en 2017», a-t-il averti, expliquant cette hausse par l'augmentation des taxes indirectes et  l'augmentation de la TVA sur l'électricité.

«On parle beaucoup de l'indexation des salaires, mais il y a aussi une indexation des prix en Belgique», a rappelé le gouverneur. Evoquant les comptes publics, M. Smets a fait savoir que  solde de financement des administrations publiques «resterait négatif», à -2,9% du PIB en 2015 et 2016 et à -2,5% en 2017, loin des objectifs budgétaires européens de -2,6% en 2015, -2,1% en 2016 et -1% en 2017.

«L'objectif d'atteindre un déficit de 1% du PIB en 2017 ne nous semble pas tenable. J'en appelle donc à la poursuite d'un travail sérieux.  Ces chiffres démontrent qu'un monitoring sérieux du budget reste indispensable», a estimé Jan Smets.

Cependant, le ministre fédéral belge de l'Emploi, Kris Peeters accueille positivement les prévisions économiques présentées par la BNB et salue «une croissance très forte de l'emploi».