La chanson kabyle en deuil : Abkay ala khir ya N’Chrifa

Publié par F. M. le 14-03-2014, 18h46 | 333

La chanteuse N’Chrifa, de son vrai nom Ouardia Ouchemlal adulée pour sa voix simple et ses chansons du terroir, est décédée jeudi dernier dans  son domicile à Itha Halla, dans la commune d’El-Maien, au nord de Bordj Bou Arréridj a-t-on appris vendredi auprès de sa famille.

Née le 9 janvier 1926 dans le village de Aït Halla de la commune d’Ilmaien dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj, elle avait commencé sa carrière de chanteuse à l’âge de 16 ans en quittant la demeure familiale pour Alger. Elle commence très jeune avec des reprises de chansons, avant d'interpréter ses propres chansons sur des airs de montagne. Dans les années 1940, elle chante à la radio et s’impose rapidement comme la maîtresse du chant kabyle.

Les poèmes et les mélodies qu’elle a composés se comptent par centaines et sont régulièrement repris.  Avec plus de 1 000 productions N’Chérifa s’inspirait de ses souffrances pour écrire et composer ses chansons dont Abka Wala khir Ay Akbou, Aya Zerzour, Azwaw  (réarrangée et interprétée par Idir) et Sniwa d’ifendjalen figurent parmi les pièces de référence de la chanteuse traditionnelle, très reprises par les artistes et que le public affectionne depuis des années.

N’Chérifa était  aussi célèbre, pour ses préludes (Achouiq) et des chants d’amour (Ahiha). L’artiste avant de quitter ce monde, plus précisément la semaine passée, du 7 au 11 mars, elle s’est rendue au village de Seddouk Oufella, où elle a été l’invitée d’honneur de cette action culturelle à l’occasion de la Journée de la femme.

Elle s’est rendue au tombeau du père spirituel de la révolution d’El Mokrani, Cheikh Belhahad. Elle a même interprété quelques-unes de ses chansons. Pour rappel, la wilaya de Bordj Bou Arréridj en collaboration avec des jeunes de l’association Azel ont réussi en 2008 à ramener N’Chrifa à son village natale après 65 ans d’exil volontaire. Elle sera enterrée aujourd’hui à 11h00 dans son village natale à El Maein. «Abka ala khir ya N’Chrifa».