Climat - COP21 : Ban Ki-moon appelle «100% des entreprises» à lutter contre le réchauffement

Publié par DK News le 09-12-2015, 16h38 | 24

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé mardi, durant la COP21, l'ensemble des entreprises de la planète à participer à la lutte contre le changement climatique, saluant toutefois les progrès déjà effectués.

Pour ne pas dépasser l'objectif de 2°C de réchauffement, «il faut aller plus vite et plus loin», a déclaré Ban Ki-moon, qui ouvrait une réunion de 80 dirigeants d'entreprises dans le cadre de Caring for Climate, une initiative de l'ONU: «il faut la participation de 100% des entreprises».

Il a salué l'action «du secteur privé dans la lutte contre le changement climatique», et indiqué que «les entreprises et investisseurs demandent un accord fort à Paris, qui enverra le bon signal au marché».
La transition vers une économie bas carbone représente «l'une des opportunités économiques les plus importantes que le monde ait connue», a affirmé le secrétaire d'Etat américain John Kerry, également présent pour l'ouverture de cette réunion.

«Ce qui est très nouveau, c'est l'engagement des entreprises», a déclaré la ministre française de l'Ecologie Ségolène Royal.«On sort d'une période historique ou ce qui était bon pour les entreprises, par définition, était mauvais pour l'environnement», a-t-elle ajouté.

Au cours de la réunion de Caring for Climate, des engagements signés par près d'un millier d'entreprises ont été annoncés, par exemple l'introduction d'un prix du carbone dans leurs stratégies, ou l'alignement de leur objectifs avec la trajectoire des 2°C. La responsable environnement et climat du Pacte mondial des Nations unies, Lila Karbassi, se réjouit de cette «COP avec autant d'engagements du secteur privé, c'est sans précédent», précisant que ces annonces viennent «en complément de celles faites par les autorités publiques».

«Ca ne veut pas dire qu'on a atteint la majorité des entreprises sur le marché, mais c'est la première fois qu'on voit autant d'investissements, de signaux, de réallocation de capital, de demandes de prix du carbone, d'entreprises qui ont revu leurs objectifs chiffrés pour les aligner avec la trajectoire 2°C», a-t-elle ajouté.

Caring for Climate affirme que depuis 2013, ses signataires ont réduit leur empreinte carbone de 12%, et souligne que ces nouveaux objectifs, s'ils sont atteints, généreront 93,6 millions de tonnes CO2 de réductions annuelles, plus que les émissions du Pérou.

Parmi les 450 entreprises qui y ont adhéré, et s'engagent, entre autres, à publier un rapport annuel de leurs actions - 50 entreprises en ont été exclues depuis 2013 pour ne l'avoir pas fourni - on trouve Allianz, ArcelorMittal, ou encore Repsol.En 2015, 2.000 entreprises ont enregistré leurs engagements sur la plate-forme des Nations Unies dédiée aux promesses des collectivités, investisseurs, entreprises, en faveur du climat.

 Les 7 défis climatiques de l’Afrique

L’Afrique est particulièrement vulnérable au changement climatique et souffre déjà de ses pires effets.
Voici les sept défis de l’Afrique présentés par la Banque africaine de développement (BAD):
- LES RECOLTES AGRICOLES VONT BAISSER : le changement climatique va réduire les récoltes des principales céréales dans toute l’Afrique.

En Namibie, par exemple, les impacts climatiques sur l’agriculture pourraient réduire le PIB de 1 % à 6 %.- LES CONDITIONS METEOROLOGIQUES EXTREMES VONT AUGMENTER : le réchauffement mondial change la fréquence, l’intensité, l’étendue et la durée des extrêmes météorologiques et climatiques.

Ceux-ci incluent des sécheresses très prononcées, des inondations, des stress thermiques et des cyclones tropicaux.
- LA MALADIE ET LA MALNUTRITION : des évènements extrêmes comme des inondations peuvent se combiner avec des changements à plus long terme comme l’élévation des températures, et favoriser la propagation de maladies infectieuses, déplacer les zones impaludées et exacerber la malnutrition.

- LES RESSOURCES EN EAU POURRAIENT DIMINUER : les changements dans les régimes des pluies pourraient réduire la disponibilité de l’eau dans certaines régions.
Jusqu’à 90 millions de personnes pourraient être menacées si la pluie diminue à tel point que les ressources souterraines ne pourront pas se renouveler.

- IMPACT SUR LA PRODUCTION DE L’ENERGIE : la production de l’énergie qui dépend de la force hydraulique sera la plus affectée.Les changements dans la pluviométrie augmenteront peut-être la capacité de génération en Afrique de l’Est, mais diminueront en Afrique de l’Ouest et en Afrique australe.

- L’ELEVATION DU NIVEAU DE LA MER MENACERA LES VILLES : la plupart des grandes villes africaines sont situées sur la côte, comme Accra, Dar Es-Salam, Lagos et Maputo. Jusqu’à 10 millions de personnes pourraient être menacées par les inondations au Cameroun, au Mozambique, au Sénégal et en Tanzanie.

- MENACES SUR LA PECHE : l’élévation de la température océanique et l’acidification de l’océan altèrent drastiquement les écosystèmes aquatiques.Cela met en danger la durabilité de la pêche et de l’aquaculture, ainsi que les moyens de subsistance des communautés qui dépendent de la pêche.