Bouira : Les champs d'oliviers reprennent vie et couleurs de la saison

Publié par DK News le 10-12-2015, 21h47 | 52

Les oliveraies ont repris vie à travers plusieurs régions de la wilaya de Bouira à la faveur du lancement, il y a quelques jours, de la cueillette des olives marquée comme à l’accoutumée par une ambiance de partage et de solidarité.

Profitant du soleil dominant ces jours-ci, les paysans de plusieurs villages et localités du nord de la wilaya reprennent ainsi le chemin des oliveraies en mobilisant les moyens matériels nécessaires. Echelles, bâches, scies, ciseaux et peignes sont plutôt les outils indispensables dans la "conquête" des oliveraies. Tout le monde se mobilise, petits et grands, afin de collecter la totalité du produit avant la dégradation des conditions atmosphériques.

Dans les champs, l'ambiance est festive et le soleil, qui a fait sa réapparition ces derniers jours, n'a donné que plus de charme à ces moments idylliques marqués notamment par une ambiance de solidarité particulière.

Ainsi, la récolte va bon train dans toutes les localités de la wilaya et les cueilleurs ne lésinent aucunement sur les moyens afin de "venir à bout" de ces oliviers.

Néanmoins, ce qui en a ravi plus d'un, à Bouira, c’est le fait que la mouche d'olive, appelée scientifiquement dacusolea, laquelle a fait des ravages sur les récoltes l'an dernier, n'a pas sévi cette année.

 

Traditions de solidarité et de convivialité

Plusieurs régions de la wilaya, à l’instar de certaines autres du pays, respectent la tradition à la lettre. Des sortes de touiza (bénévolat) sont organisées par les villageois à chaque collecte des olives, un évènement annuel qui ressemble à une véritable fête.

Ce qui fait surtout plaisir aux yeux, ce sont ces grappes de villageois se rendant chaque jour, dès la matinée, dans leurs oliveraies pour cueillir les fruits oléagineux presque "vénérés"! Ils entourent les oliviers, certains en gaulant et d’autres en ramassant les olives tombées à terre, le tout dans une ambiance bon enfant. Il est vrai que le ramassage des olives est une besogne harassante et fatigante, mais il contribue à la consolidation des liens familiaux et entre villageois.

Ce travail champêtre explique l’attachement viscéral qu'ont les Bouiris à leurs terres, même si celles-ci se trouvent de plus en plus délaissées, et surtout menacées par l'avancée du béton.

Le moment le plus convivial durant la collecte des olives reste, indubitablement, ce repas de midi que toute la famille prend autour d'un feu follet, fait de branchages secs d'oliviers, qui dégagent une fumée que l'on peut sentir même.

Les membres de la famille entourent ce feu en mangeant des plats généralement préparés à la maison avec des fruits, comme la fameuse figue sèche que l'on imbibe dans l'huile d'olive. Des moments qui "valent tous les trésors du monde", estiment des villageois. Mais il reste cette autre besogne qu'est le transport de la récolte.

Il faudra généralement transporter sur le dos ou, avec un peu de chance, à dos de baudet, les sacs remplis de récoltes vers un lieu sûr, pour qu'elles ne tombent pas entre les mains des maraudeurs, lesquels pullulent en cette période.

Les plus chanceux utilisent leurs tracteurs et véhicules pour transporter leurs produits oléagineux collectés durant toute la journée avant de le déposer dans les huileries qui voient leurs espaces de stockage se remplir au fil des jours.

 

Prévisions de récolte en baisse

De l’avis de plusieurs paysans des localités d’EL-Adjiba, de Bechloul, de M’chedallah et de Haïzer (est), des régions connues pour l’abondance oléicole, la production demeure toujours faible par rapport à l’année dernière. Un constat approuvé par la direction des services agricoles (DSA) de la wilaya de Bouira, qui table sur une production de près de quatre millions de litres avec un rendement de 19 litres par quintal pour cette saison (2015-2016). Ces chiffres sont en deça de la production obtenue la saison écoulée (2014 -2015) ayant connu une récole de 11 millions de litres pour un rendement de 18 litres par quintal, a expliqué Mme Amirat, responsable du service de l’organisation de la production et de l’appui technique à la DSA.

Elle a attribué cette baisse au phénomène physiologique de l’alternance du rendement de l’olivier, d’une année à une autre. D’après les données recueillies auprès de la même responsable, la wilaya de Bouira compte un potentiel oléicole de plus de 35 800 ha pour plus de quatre millions d’oliviers, dont près de trois millions sont des arbres productifs.