Conférence-débat, organisée au forum du quotidien DK News - Divorce :M. Benbraham plaide pour la création d'une chambre de réconciliation

Publié par DK News le 15-03-2014, 18h04 | 153

La création d'une chambre juridique spécialisée dans la réconciliation des conjoints, pour trouver des solutions aux conflits matrimoniaux, participerait à la réduction du nombre de divorces en Algérie, a indiqué samedi à Alger l'avocate Fatma-Zohra Benbraham.

«Les divorces sont dans la plupart des cas prononcés rapidement sans que les deux parties aient pris le temps de la réflexion, d'où la nécessité de créer une chambre juridique spécialisée dans la réconciliation des conjoints», a précisé Me Benbraham, lors d'une conférence-débat, organisée au forum du quotidien DK News. Me Benbraham a estimé que plusieurs cas de conflit entre les conjoints auraient pu être réglés sans le recours à la rupture légale, par une simple action de réconciliation.

L'avocate a aussi considéré que les divorces étaient prononcés dans un délai, «rapide», de trois mois et que cela n'était pas suffisant pour trouver des solutions, en dehors de la séparation définitive.
Elle a proposé à ce titre de passer par la chambre de réconciliation qui prendra le temps nécessaire pour étudier tous les aspects du conflit et proposera des alternatives aux divorces. 

Pour l'intervenante, «la séparation définitive ne doit être que le dernier recours et doit être prononcée qu'après deux années de tentatives de réconciliation». S'agissant de la pension alimentaire, l'avocate a suggéré de prélever directement des comptes des maris ou de les astreindre à des travaux d'intérêt général, lorsque ces derniers refusent de prendre leurs responsabilités.

Elle a également ajouté que la loi devait protéger la femme même après la majorité de ses enfants, précisant que les maris devaient continuer à payer la pension alimentaire. Dans le cas des familles recomposées, l'experte a trouvé «aberrant» que les enfants soient retirés à leur mère en cas de remariage, appelant à une révision de la législation dans ce sens.

S'exprimant sur le harcèlement sexuel en milieu professionnel, la conférencière a rappelé que la loi criminalisait cet acte. Elle a appelé à ce propos les femmes à déposer plainte et à ne pas subir ce comportement, puni par la loi. 

Concernant les preuves d'éventuels harcèlements, Me Benbraham a appelé la justice à tenir compte des expertises des psychologues, seuls cliniciens aptes à constater les troubles moraux du harcèlement sexuel, chez les femmes.