L’accord sur le changement climatique conclu samedi à Paris a renforcé le leadership du président américain Barack Obama en couronnant de succès ses années de lutte aux Etats-Unis pour imposer son plan pour une énergie propre, estime la presse américaine.
«Les négociateurs à Paris doivent l’aboutissement de leur accord à la volonté d’Obama (de s’opposer) au Congrès et au lobby de l’industrie pétrolière sur une question, considérée jusqu’ici comme une priorité secondaire pour l'électorat américain» , a écrit le Washington Post, un journal de centre droit.
Selon ce quotidien, le président américain a devancé, en termes d’actions sur le terrain, l’agenda climatique international en mettant en place aux Etats-Unis des mécanismes pour recourir aux nouvelles technologies dans la réduction des gaz à effet de serre (GES), commente-t-il.
Mieux encore, l’accord devrait envoyer un signal fort aux investisseurs dans l’énergie propre et stimuler la création d’emplois dans ces domaines, relève le Washington Post. Et d’enchaîner qu’en cinq ans, Obama a réussi à faire de sa défaite et de son désarroi après le rejet en 2009 de son projet de plafonnement des émissions de GES par le Sénat américain,
une victoire politique qui va devenir l’un des héritages les plus marquants de sa présidence. Sur le plan intérieur, le président américain qui a échoué à imposer son agenda climatique au niveau des lois a recouru depuis 2009 à ses pouvoirs réglementaires pour définir de nouvelles normes de consommation de l’énergie.
Il a utilisé le plan de sauvetage de l’industrie automobile pour obtenir des concessions sur des normes plus strictes en matière de consommation de carburant et plus tard il s’est attaqué aux émissions des centrales électriques fonctionnant au charbon à travers des mesures incluses dans son plan pour une énergie propre Clean power plan», rappelle le quotidien américain.
«Samedi, M. Obama marchait triomphalement dans la salle du cabinet présidentiel (cabinet room)à la Maison Blanche pour crier sa victoire dans sa quête pour un ambitieux accord sur le climat», a écrit de son côté le New York Times, le plus prestigieux des quotidiens américains.
L’accord auquel sont parvenus près de 200 pays à Paris après deux semaines d’intenses négociations est la meilleure justification de la décision d’Obama de faire de la lutte contre le changement climatique son cheval de bataille durant son deuxième mandat, relève ce journal de la métropole intellectuelle américaine, traditionnellement plus proche des démocrates que des républicains.
Depuis l’accord de Copenhague, Obama a appris sur son chemin de combat pour imposer son agenda climatique les leçons difficiles de la diplomatie internationale et du leadership américain, souligne le New York Times.