Turquie : Amnesty dénonce l'expulsion des réfugiés syriens vers leur pays d'origine

Publié par DK News le 16-12-2015, 17h46 | 40

La Turquie a arrêté et expulsé vers leur pays d'origine des réfugiés syriens et irakiens depuis septembre, a accusé mercredi Amnesty International dans un rapport publié à la veille d'un nouveau sommet sur la crise migratoire à Bruxelles.

«En parallèle aux discussions sur les migrations entre l'UE (Union européenne) et la Turquie», le gouvernement d'Ankara a interpellé et placé en détention «de très nombreux, peut-être des centaines de réfugiés et demandeurs d'asile», écrit l'ONG.Les autorités turques ont immédiatement démenti ces allégations.

«Nous nions catégoriquement que des réfugiés syriens ont été forcés de retourner en Syrie», a réagi un responsable turc auprès de l'AFP, assurant que la politique de «porte ouverte» adoptée depuis le début du conflit syrien restait de mise.

«Certains (réfugiés) ont rapporté avoir été enchaînés, battus et transportés de force dans le pays qu'ils avaient fui», ajoute Amnesty sur la foi de nombreux témoignages, dénonçant une «violation directe du droit international». Ankara s'enorgueillit d'accueillir sur son sol 2,5 millions de réfugiés syriens et irakiens.

Depuis la signature le mois dernier d'un accord avec Bruxelles prévoyant une aide financière européenne de 3 milliards d'euros en échange d'un contrôle accru de ses frontières, la Turquie a interpellé des milliers de candidats à l'exil. «En engageant la Turquie comme gardienne de l'Europe dans la crise des réfugiés, l'UE risque d'ignorer et désormais d'encourager de graves violations des droits de l'homme», a déclaré John Dalhuisen, responsable d'Amnesty pour l'Europe et l'Asie centrale.

Un «mini-sommet» européen réunissant huit pays de l'Union européenne et la Turquie est prévu jeudi à Bruxelles pour évoquer la crise des migrants et réfugiés.Depuis le début de l'année, plus de 650.000 migrants ont pris la mer depuis la Turquie pour rallier les îles grecques, selon l'ONU. Sur la même période, plus de 500 d'entre eux ont trouvé la mort, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).