Zone euro : Inflation en hausse en novembre, loin de l'objectif de la BCE

Publié par DK News le 16-12-2015, 22h54 | 29

Le taux d’inflation annuel de la zone euro s’est établi à 0,2% en novembre 2015 (contre 0,1% en octobre) et à 0,1% dans l'Union européenne (contre 0,0% un mois auparavant), a annoncé hier  l’office statistique de l'Union européenne (Eurostat).

Un an auparavant, le taux d'inflation annuel était de 0,3% en zone euro et dans l'UE, précise Eurostat. Les économistes interrogés par la presse spécialisée prévoyaient en moyenne des prix en hausse de 0,1% en novembre sur un an. Les plus forts impacts à la hausse sur le taux d’inflation annuel de la zone euro proviennent des légumes et des restaurants et cafés (+0,10% chacun) ainsi que des fruits (+0,08 %), tandis que les carburants pour le transport (-0,54 %), les combustibles liquides (-0,21 %) et le gaz (-0,10 %) ont eu les plus forts impacts à la baisse, explique Eurostat. Malgré la hausse de l'inflation globale, l'évolution des prix dans la zone euro reste loin de l'objectif d'un taux légèrement inférieur à 2% que s'est fixé la Banque centrale européenne (BCE). A l’issue de la réunion de son conseil des gouverneurs, tenue début décembre, la BCE avait annoncé plusieurs actions dans l'objectif de lutter contre l’inflation faible, estimée, une première fois, à 0,1 % seulement en novembre, et tenter de réanimer l’économie européenne.

Le président de l’institut de Francfort, Mario Draghi, avait dévoilé trois mesures principales: la baisse du taux de dépôt de    -0,2 % à -0,3 %, l’extension du programme de rachat de dettes publiques et privées (l’assouplissement quantitatif QE) de septembre 2016 à mars 2017, voire au-delà si nécessaire, et l’inclusion dans ce programme de nouveaux titres de dettes, à savoir des titres de dettes de collectivités locales et régionales de la zone euro.

L’extension du programme de rachat de dettes publiques et privées de septembre 2016 à mars 2017 visait, entre autres, à faire baisser l'euro face au dollar, une baisse qui se répercute, inéluctablement, sur les prix des produits importés qui enregistrent ainsi une hausse, ce qui contribue à relancer l'inflation.

Interrogé sur l'efficacité des nouvelles mesures prises par la BCE, Frederik Ducrozet, économiste chez Pictet Wealth Management, assurait, il y a quelques jours, que l’activisme de Mario Draghi porte déjà ses fruits, même s’ils sont «encore timides».

«Le crédit bancaire au secteur privé accélère, les indicateurs macroéconomiques passent peu à peu dans le vert, l’inflation sous-jacente, celle qui exclut notamment les prix de l’énergie, se ressaisit. De plus, il ne faut pas oublier que le QE a seulement été lancé en mars dernier. Or, il faut au moins un an avant que ses effets sur l’économie ne se mesurent vraiment», a-t-il soutenu.