Mohamed Bourouba ambassadeur d'Algérie à Amman : La dynamisation de l'accord de libre-échange algéro-jordanien doit s'inscrire dans son cadre juridique

Publié par DK News le 17-12-2015, 22h39 | 244

Les échanges commerciaux entre l'Algérie et la Jordanie doivent s'inscrire dans leur cadre juridique qu'est la commission mixte algéro-jordanienne, a indiqué l'ambassadeur d'Algérie à Amman, Mohamed Bourouba. 

Lors d'une rencontre organisée mardi par la Chambre d'industrie d'Amman, M. Bourouba a précisé que la partie jordanienne avait, à maintes reprises, évoqué l'accord de libre-échange algéro-jordanien et l'accord arabe de libre-échange, soulignant que «cela requiert un cadre juridique qui est la commission mixte algéro-jordanienne». 

Un accord de libre-échange a été signé en 1997 entre l'Algérie et la Jordanie.  Cet accord est gelé depuis 2006.  Suite à l'appel lancé par des hommes d'affaires et industriels jordaniens pour dynamiser cet accord, l'ambassadeur a indiqué que cette question «devrait être débattue lors de la réunion de la commission mixte algéro-jordanienne».

«L'Algérie est disposée à coopérer avec tous les pays arabes dans le cadre du partenariat +gagnant-gagnant+», a indiqué le diplomate.

L'échange commercial avec la Jordanie remonte à plusieurs années et la balance commerciale est en faveur de la Jordanie (150 millions de dollars d'exportations jordaniennes contre 12 millions de dollars d'exportations algériennes vers la Jordanie), a fait savoir M. Bourouba, indiquant que la majorité des exportations du Royaume concerne des produits pharmaceutiques.

Les exportations algériennes destinées à la Jordanie ont enregistré une hausse sensible estimée à 30 millions de dollars, a-t-il indiqué.  Les produits algériens sont conformes aux normes internationales et peuvent accéder au marché jordanien, a tenu à préciser l'ambassadeur.  «Les parties jordaniennes ont demandé d'examiner la possibilité d'acquérir les produits algériens au lieu de les importer de pays lointains», a indiqué M. Bourouba, affirmant que «l'Algérie est disposée à doter le royaume des mêmes produits à des prix concurrentiels».

Selon M. Bourouba, les autorités jordaniennes ont donné leur «accord de principe» sur cette proposition ajoutant que la «question sera débattue les prochains jours pour définir les modalités d'organisation de cette manifestation de manière à mettre en valeur les potentialités de l'industrie algérienne dans tous les domaines». L'exposition a pour objectif de «faire connaître le produit algérien en Jordanie et créer un cadre d'échange commercial entre les deux parties afin de permettre à l'Algérie d'exporter ses produits hors hydrocarbures, une priorité de l'économie algérienne, a-t-il estimé.

La partie jordanienne a insisté sur la dynamisation de l'accord d'échange commercial avec l'Algérie, selon M. Bourouba qui a souligné que la «priorité pour l'Algérie est de préserver son économie à travers la hausse et la diversification des exportations hors hydrocarbures tandis que la Jordanie est animée par sa quête de nouveaux marchés prometteurs suite à la situation de crise dans la région notamment en Syrie et en Irak».

L'Algérie, a-t-il poursuivi, «ne figurait pas parmi les priorités de la Jordanie, cependant, les évènements survenus en Syrie et en Irak ont amené les responsables jordaniens à courtiser non seulement le marché algérien mais aussi tous les marchés arabes et africains dans l'espoir d'éviter une récession de leur économie».

«C'est légitime», a-t-il dit.

L'Algérie, a affirmé M. Bourouba est «disposée à coopérer avec tous les pays notamment arabes mais dans un cadre juridique clair qui préserverait les intérêts de toutes les parties» rappelant que l'Algérie avait présenté une liste négative à tous les pays signataires de la Grande zone arabe de libre échange (GZALE) en vue de préserver nos industries émergentes et le produit national».

Une visite d'hommes d'affaires et investisseurs jordaniens a été organisée début novembre par l'Organisme jordanien de développement des projets économiques (JEDCO).  Elle a été marquée par la tenue d'un forum d'affaires et la signature de plusieurs accords dont l'approbation de l'ouverture d'un bureau commercial jordanien permanent en Algérie et d'un bureau algérien en Jordanie ainsi que l'organisation d'une foire dédiée aux produits jordaniens l'année prochaine à Alger.