Le Pari gagné de Benghebrit : Un premier trimestre sans grève

Publié par Kamel Cherif le 21-12-2015, 20h38 | 40

Le secteur de l’Education nationale semble retrouver toute sa sérénité et sa quiétude. Le premier trimestre de l’année scolaire 2015-2016 est terminé sans qu’il y ait eu le moindre mouvement de grève dans le secteur de l’Education nationale. Les élèves des trois paliers ont suivi les cours le plus normalement du monde et ce, sans interruption.

Une situation qui n’est pas arrivée depuis plusieurs années, quand on sait que le secteur de l’Education nationale est tristement réputé pour ses grèves et débrayages répétitifs. Des grèves qui avaient non seulement perturbé les cours et les examens, mais qui avaient failli pousser le ministère de tutelle à déclarer l’année blanche du fait des arrêts de cours.

Contrairement aux exercices précédents, cette année a vu la signature entre le ministère de l’Education nationale et les partenaires sociaux d’une Charte de déontologie, marquant ainsi la fin des grèves. Il faut aussi relever que le ministère de tutelle a déployé beaucoup d’efforts pour résoudre les problèmes que rencontrent les enseignants et les employés de l’Education nationale tout en répondant aux revendications syndicales des travailleurs.

Dans ce sillage, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, a affirmé jeudi dernier que les préoccupations des intendants concernant la prime de gestion avaient été prises en charge après une série de rencontres avec les représentants de ces services.

La ministre qui intervenait à l'Assemblée populaire nationale (APN), lors d'une séance plénière, a précisé que la prime de gestion (précédemment appelée prime pédagogique) des intendants des établissements éducatifs a été traitée après une série de rencontres tenues avec les représentants de ces services et ce, par la prise en charge par le gouvernement de l'indemnité de la prime de gestion financière et matérielle à travers son décret constitutif du 19 octobre 2015, complétant le décret du 24 février 2010 concernant le régime indemnitaire du personnel de l'Education.

La ministre a rappelé que son département n'a ménagé aucun effort pour l'établissement d'un dialogue permanent avec les travailleurs du secteur. Un engagement qui émane de la conviction de la tutelle quant à l'origine des conflits, d'où la nécessité de promouvoir le dialogue comme garant de la stabilité du secteur, a-t-elle soutenu. 

Elle a souligné à cet égard que les fonctionnaires ont placé leur confiance en la tutelle à travers la signature de la charte d'éthique éducative qui constitue une plateforme pour une école de qualité.

Signée le mois dernier entre le ministère et huit syndicats, la Charte vise à instaurer un climat de confiance, d'entente et de stabilité entre les différentes composantes de la communauté éducative. Ce document de référence pour le secteur ne constitue, en aucun cas, une entrave au droit de grève pour les travailleurs du secteur, qui est un droit constitutionnel, avait soutenu le ministère de l'Education nationale.

La charte qui trouve ses fondements dans les textes fondamentaux régissant le secteur, et de l'expérience accumulée par l'Algérie en matière de politique et de gestion éducative a pour principe général qu'un consensus peut se constituer autour de quatre principes : l'intégrité, le respect, la compétence professionnelle et la préservation de la stabilité au sein des établissements éducatifs.

Dans le même sillage, le ministère avait tenu des rencontres avec les syndicats du secteur, ce qui dénote de la volonté de la tutelle d’avantager le dialogue et la concertation avec les représentants des travailleurs et des enseignants.

A la lumière de ces rencontres, quelque 150.000 enseignants et fonctionnaires du secteur de l'Education nationale bénéficieront, avant la fin de l’année en cours, d'une intégration et d'une promotion dans de nouveaux postes après la suppression des grades en voie de disparition, selon un responsable du ministère de tutelle. Toutes ces mesures ont grandement contribué à calmer le secteur et à anéantir les mouvements de grève récurrents.

Kamel Cherif