«Pourquoi les sondes ne sont pas gratuiteschez nous ?»

Publié par R. Rachedi le 16-03-2014, 19h05 | 55

Percuté par un camion à l’âge de 7 ans, Ahmed, natif de Médéa, vit depuis 22 ans avec une difficulté rénale qui, faute de prise en charge et de disponibilité de l’appareillage adéquat, l’a astreint à quitter le pays pour bénéficier de soins.

«Suite à mon accident, j’ai subi 18 interventions chirurgicales au CHU de Blida. Malgré toutes ces opérations, les chirurgiens ne sont pas parvenus à réparer les dégâts trop importants que j’ai subis notamment au niveau des voies urinaires. Parti en France, j’ai découvert l’autosondage qui a littéralement changé mon train de vie. Devant la disponibilité des sondes et la facilité de les manipuler, j’ai décidé au bout de quatre années, de retourner au pays pour reconstruire ma vie.

Cependant, j’étais loin d’imaginer toutes les difficultés auxquelles je serai confronté pour me procurer l’une de ces sondes une fois revenu au pays. Face à ce problème récurrent, je me dis aujourd’hui qu’il serait judicieux de quitter l’Algérie pour m’installer en France où je reçois mes sondes dans la journée et à titre gratuit», a déclaré Ahmed en marge du Forum, aujourd’hui âgé de 29 ans.        

«Je n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi les sondes restent à ce jour non remboursées par la Cnas. Contrairement aux paraplégiques j’ai encore l’usage de mes jambes, ce qui m’a permis de lutter pour me procurer quelques-unes. Mais qu’en est-il des milliers de personnes en situation de handicap qui restent cloîtrées chez elles et qui n’ont pas la capacité de réclamer ce qui est leur dû. Heureusement que Mme Mammeri est là pour défendre leurs droits. D’ailleurs c’est grâce à sa générosité que je peux aujourd’hui m’autosonder», a ajouté l’intervenant. 

En plus d’améliorer l’hygiène et la qualité de vie, l’autosondage, prévient les problèmes urinaires qui, à long terme, mettent en danger le pronostic vital des personnes handicapés. «Normalement les sondes sont à usage unique. Cependant, devant la cherté de celles-ci, on est obligés de les laver à l’eau de javel et de les réutiliser durant plusieurs semaines, ce qui provoque chez nous des infections et des problèmes sanitaires à répétition. J’ai bien fait une demande auprès de l’hôpital de Médéa, deux ans se sont écoulés et je n’ai encore rien reçu. Devant cet état de faits, on appelle la Cnas à prendre ses responsabilités et assurer le reboursement des sondes au même titre que les appareillages pour les personnes handicapées» a conclu l’intervenant.