10e Festivalgerie : Le Mexique et l’Egypte enchantent le public algérois

Publié par DK News le 24-12-2015, 18h40 | 34

Le groupe mexicain «Polvadera» et l’Ensemble égyptien «El Takht El Arabi» ont enchanté mercredi à Alger, le public du 10e Festivalgérie, présent à la salle Ibn Zeydoun de l’Office Riadh El Feth, à travers un florilège de chansons issues du patrimoine culturel des deux pays.

Le 10e Festival international de musique andalouse et des musiques anciennes «Festivalgerie», ouvert le 20 décembre dernier a accueilli pour son quatrième soir les formations de deux pays au lieu des trois prévues, la troupe Célina Quator du Portugal n’étant pas présente.

Le groupe mexicain «Polvadera» présent en Algérie pour la deuxième fois a animé un spectacle plein de couleurs et de parfums exotiques proposant au public nombreux, un répertoire de chansons issues d’un brassage culturel unissant le Mexique, la Péninsule ibérique et l’Afrique.

Tenant son nom de la poussière qui s’élève du sol lors des danses populaires, le groupe mexicain «La polvadera» s’attèle à donner plus de visibilité à la musique traditionnelle du Golfe du Mexique et de la région de Veracruz, Violetta Jarero Castillo, prenant le soin de présenter et d’expliquer le contenu de chaque pièce au programme de la troupe mexicaine, composée de six instrumentistes dont quatre femmes , a entonné avec Daphnée Moerk Jensen, Dea Moerk Jensen, Charlotte Espieussas, Maxime Janiet et Pierce Campistron, dix chansons dans un esprit festif créant une ambiance conviviale.

Généralement imprégnée de la cadence «Jarocho» (tempo pratiqué dans la région de Veracruz au Mexique) qui s’apparente au rythme à mesures 6/8 fréquent en Algérie, les pièces : Siquisiri, Fandanguito, Pollos, Duscapies, Peterena,

Torito Jaroho, Candela, Negritos, Zacamanou et Cafe Con Pan ont été au menu de la troupe mexicaine évoquant ainsi, la poésie du siècle d’or de l’Espagne, arrivée au Mexique à travers le théâtre notamment.

A travers des textes allusifs et métaphoriques, des sujets sur la politique, la nature, l’esclavage, la vie quotidienne, l’aspiration à plus de liberté, la mer comme seul canal de communication avec le Mexique, sont évoqués dans les différentes chansons, racontant la vie dans sa joie et ses peines.

L’ensemble mexicain a utilisé des instruments acoustiques de la vieille tradition mexicaine, à l’instar de la Jarana»(instrument à cordes pincées), le «Requinto mexicain» (guitare d’une taille plus réduite), la «Léona «(Grosse guitare basse), le «Bandonéon chromatique « (accordéon à treize notes) et les instruments de percussion le «Quijada» (mâchoire de cheval ou de bœuf frottée avec une baguette),  le « Guiro» (racloir percé que l’on frotte avec un poignet à trois tiges métallique flexibles) et le «Pandeiro» (espèce de tambourin ou tar).

L’Ensemble égyptien «El Takht El Arabi», formé de douze musiciens chevronnés dirigés par le tambourinaire Yasser Moawad dont le père Hossein Moawad était percussionniste dans l’orchestre d’Oum Khaltoum, l’Astre de l’Orient, est ensuite intervenu avec un répertoire de chansons et de «mouwachahat» qui ont fait les années d’or de l’Egypte.

Des pièces du siècle dernier ont été entonnées par les quatre choristes de l’orchestre, à l’instar de «Ansek», «Aabdou El Karama», «Hizb Eth’thouwar», «Ellayla El Kébira», «Ahlef Bi Samaha»,  «Sawt El Djamahir»,»El Qalb Yaâchak kouli Djamil», «Ahwak» et «Lamma Bada Yatathanna».

L’Ensemble égyptien «El Takht El Arabi» qui, par ailleurs, a participé à plusieurs manifestations culturelles internationales et obtenu plusieurs distinctions, a consacré une partie de son répertoire au «Madih», célébrant ainsi la fête du Mawlid Ennabaoui Ech’Charif.

En présence de l’ambassadeur de la République arabe d’Egypte M. Omar Aly Abou Eish, le public a pris part à une belle randonnée onirique, savourant chaque moment de la soirée dans la délectation.

Douze pays participent au 10e Festival international de musique andalouse et des musiques anciennes «Festivalgerie» qui se poursuit jusqu’au 26 décembre, invitant sur la scène de la soirée de jeudi l’Ensemble Chérif Nasri de Constantine, le chanteur Salim Fergani et Le Groupe marocain du patrimoine de musique sacrée.