Hocine Aït Ahmed, un leader politique incontestable

Publié par Walid B. le 25-12-2015, 00h30 | 66

Dirigeant historique, figure emblématique du mouvement national, icône de a Révolution, Hocine Aït Ahmed tire sa révérence à l'âge de 89 ans, laissant derrière lui un parcours riche de militantisme.

Leader politique incontestable et père fondateur du FFS, le défunt restera à jamais un "repère" pour l'ensemble des Algériens et un "symbole" de lutte pour la démocratie et l'Etat de droit. Aït Ahmed comptait parmi les enfants vaillants de l'Algérie, il était un modèle en matière de démocratie, de tolérance et de réconciliation, convaincu qu'il était que le patriotisme n'est pas subordonné à des postes de responsabilité, à des positions conjoncturelles ou à des réactions. Pour de nombreux observateurs et hommes politiques, le parcours militant et l'engagement patriotique du défunt doivent servir de modèle aux générations futures dans l'attachement aux valeurs éternelles, dont il était un fervent défenseur à l'instar de tous les enfants vaillants de l'Algérie. Il a milité pour l'instauration de la démocratie, les droits de l'homme et l'Etat de droit et était le dernier des héros de la grande épopée de la Libération nationale.

Il aura été d'une rare constance, d'une rectitude exemplaire et d'une noblesse d'âme admirable dans la défense de ses idéaux, ont-ils témoigné. Pour le secrétaire général de l'Organisation nationale des Moudjahidine, Saïd Abadou, le leader révolutionnaire Aït Ahmed a été un homme au riche et au long parcours, qui a adhéré dès son jeune âge au mouvement national pour allumer les premières mèches de la Révolution algérienne. Il a ajouté qu'Aït Ahmed, en plus d'être un militant révolutionnaire, était un visionnaire, appelant à s'inspirer et à suivre son exemple pour que l'Algérie conserve ses acquis, notamment la paix et la stabilité.

L'homme s'était engagé, dès son jeune âge, dans la lutte contre le colonisateur français et avait poursuivi sa lutte sans relâche pour l'édification d'un Etat de droit, fondé sur la justice sociale, l'équité et la liberté d'expression. Figure historique du nationalisme algérien, membre du groupe des neuf à l'origine du déclenchement de la Révolution, l'un des pionniers du front pour une diplomatie de libération et initiateur de l'opposition après l'indépendance, Hocine Ait Ahmed fut sans conteste l'homme au combat pluriel. Da El Hocine, comme il plaît aux militants du FFS, eut un éveil précoce au nationalisme. Ayant participé à la création de l'Organisation spéciale (OS), véritable pépinière de militants nationalistes initiés aux techniques de la guérilla, qui vont ensuite encadrer les katibates de l'Armée de libération nationale (ALN), Hocine Ait Ahmed, ne tardera à montrer ses capacités d'organisateur, alors qu'il venait d'entamer ses vingt ans.

Ses péripéties avec son parti ne vont pas entamer la volonté de ce montagnard d'Aïn El Hammam, en Haute-Kabylie, dont le caractère fut forgé dans l'adversité et qui fit l'apprentissage du nationalisme auprès des figures emblématiques du combat pour l'indépendance du pays. Membre du Groupe des neuf ayant été à l'origine du déclenchement de la guerre de libération nationaliste, lorsqu'il était au Caire, en compagnie de Mohamed Khider et d'Ahmed Ben Bella, Il conduira la délégation du Front de libération national (FLN) à la conférence de Bandung en 1955. Cet homme aux convictions trempées dans le combat pour la liberté et l'indépendance, un combat d'une rare violence, âpre et intense qui attirera l'admiration du monde entier, restera fidèle toute sa vie aux idéaux qui l'habitait depuis sa jeunesse. Son combat se poursuivra après l'indépendance, en s'opposant frontalement au système du parti unique. Il fut le premier à ouvrir le chemin de l'opposition à d'autres figures de la lutte pour l'indépendance nationale, ce qui le conduira à la création du FFS (septembre 1963) pour défendre des convictions démocratiques.  Même quand il prenait des positions, dont certaines furent controversées, à l'image de son opposition à l'arrêt du processus électoral ou sa participation active au contrat de Rome (janvier 1995) pour la réconciliation nationale, ce résistant de la première heure demeure, respecté pour la régularité de sa démarche politique, demeure, aussi, la personnalité politique de l'opposition la plus connue à l'étranger. L'Algérie vient de perdre un de ses vaillants fils qui ont fait sa gloire.

Walid B.