Donné favori des Français pour la candidature aux prochaines élections présidentielles de 2017, Alain Juppé, maire Les Républicains de Bordeaux et néanmoins sérieux rival de Sarkozy pour 2017, prépare sa monture et entame l’année 2016 en grande pompe avec un grand virage vers les limites de l’extrême droite.
Un récent sondage réalisé par le cabinet Odoxa pour le Parisien/Aujourd’hui, publié le week end dernier, en arrive à la conclusion que 74% des Français ne veulent ni de Hollande ni Sarkozy comme candidats à la prochaine présidentielle, leur préférant pour 56% des sondés, la candidature d’Alain Juppé l’actuel maire de Bordeaux. Ce qui se dégage de ce sondage réalisé par internet les 23 et 24 décembre auprès d’un échantillon représentatif des Français de 1042 personnes, c’est une profonde aspiration au changement du personnel politique. Commentant cette enquête d’opinion, le site du quotidien économique français latribune.fr note qu’entre autres « mesures à même de favoriser le renouvellement en politique, les Français plébiscitent le non-cumul des mandats (86%), l'obligation pour tout élu concerné de démissionner de la fonction publique (84%) et l'interdiction d'exercer plus de 10/15 ans un mandat électif, quel qu'il soit (81%). »
Fort de ce capital de crédit image, Alain Juppé (un peu pus de 70 ans) a décidé de prendre les choses en main, de travailler son image, souvent écornée par son rival Sarkozy qui, outre la question de l’âge, lui reproche ses positions ‘’molles’’ sur de nombreuses questions notamment de sécurité. Une forte occupation des espaces médiatiques est ainsi au menu de son programme pour ce début d’année qui verra également la présentation de son livre ‘’Pour un Etat fort’’. Révisé avant sa sortie à la suite des derniers événements tragiques vécus par la France le 13 novembre dernier, son livre dont la sortie est prévue le 6 janvier, comporte en principe tout ce qu’il compte prendre comme engagement pour rétablir un Etat fort et restaurer son autorité. Il n’y va pas de main morte, selon les commentaires de la presse française, dont beaucoup d’analystes soulignent le virage droitier du maire de Bordeaux. « Rétablissement des peines planchers supprimées par Christiane Taubira, construction de 10 000 nouvelles places de prison, suspension des allocations familiales aux parents d’enfants absentéistes ou délinquants, durcissement des conditions du regroupement familial, vote d’un plafond annuel d’immigration légale, ‘’ remise à plat ‘’ de Schengen, renégociation des accords du Touquet avec la Grande-Bretagne, limitation de l’aide médicale d’urgence aux étrangers, création d’un « délit d’entrave à la laïcité », etc », autant de mesures proches des thèses de l’extrême droite, relevées par le site www.lavoixdunord.fr qui trouve que « le Juppé 2016 est loin du Juppé 2014 qui défendait ‘’l’identité heureuse’’ au sein d’une société française qui accepterait sa diversité au lieu de poursuivre la chimère de l’assimilation des nouveaux arrivants » ; soit exactement ce que Sarkozy ‘’dénigrait’’ en lui. Ce qui laisse penser le journaliste du site lesechos.fr, que cette prise de position devrait « lui permettre de mettre un terme aux procès en laxisme que lui intentent notamment les sarkozystes pour son concept « d’identité heureuse », et ainsi séduire les militants les plus à droite de son parti, encore largement acquis à l’ancien président de la République. »
Cherbal E-M