La Suède a imposé aux compagnies de trains et d'autocars qui empruntent le pont-tunnel de l'Oresund reliant la Suède au Danemark d'effectuer des contrôles d'identité des migrants, côté danois, sous peine d'astreintes de 50.000 couronnes suédoises (5.400 euros) par voyageur.
Pour la première fois depuis un demi-siècle, la Suède, dépassée par l'afflux de migrants, exigeait hier une pièce d'identité pour tous les voyageurs entrant sur son sol depuis le Danemark, principale porte d'entrée des réfugiés dans le royaume, a rapporté l'AFP. La mesure, une nouvelle entorse à la liberté de circulation dans l'espace Schengen, a fortement déplu au Danemark, qui craint que les migrants refoulés par la Suède ne restent sur son territoire.
Les contrôles s'effectuent en gare de Kastrup, située à l'intérieur de l'aéroport de Copenhague, d'où partent la grande majorité des réfugiés désireux de se rendre en Suède.Des agents de sécurité privés "vérifiaient et photographiaient avec leur smartphone les papiers d'identité des voyageurs avant de les laisser poursuivre ou de les refouler", selon des témoignages.
La Suède avait déjà rétabli le 12 novembre les contrôles à ses frontières, concentrés sur le pont de l'Oresund et les ferries en provenance des ports danois et allemands de la mer Baltique."Je crois que ces contrôles d'identité seront efficaces. Un plus grand nombre de migrants devront demander l'asile dans d'autres pays", assurait recemment le ministre de l'Immigration, Morgan Johansson, lors de l'annonce de ces contrôles le 17 décembre 2015.
Ces dispositions, conjuguées à un prochain resserrement des conditions de séjour, ont eu un effet immédiat, le nombre de nouvelles arrivées ayant fortement diminué à partir de mi-novembre de plus de 10.000 par semaine à .500 à la mi-décembre. La Suède avec ses 9,8 millions d'habitants, compte plus de 20% de résidents d'origine étrangère.
Le royaume scandinave a par ailleurs, accueilli plus de 160.000 en 2015 et en attend 170.000 en 2016.Plus d'un million de migrants ont trouvé refuge en Europe en 2015, tous fuyant la guerre en Syrie, en Afghanistan, en Irak ou en Erythrée.