Affaire Sonatrach 1 : les accusés entendus sur la rénovation des villas d’hôte et divers locaux

Publié par DK News le 06-01-2016, 23h29 | 151

La défense, la partie civile et le procureur général ont entendu mercredi après-midi un groupe d’accusés présentés devant le tribunal criminel d'Alger dans l'affaire de rénovation de divers locaux de Sonatrach, y compris le siège de le rue Ahmed-Ghermoul à Alger.

Le juge Reggad a d’abord interrogé Abdelaziz Abdelwahab, directeur exécutif chargé de la gestion des locaux, à propos de la rénovation des villas d’hôte à Alger, Tamanrasset et Timimoun en plus du siège de Ghermoul pour tenter de découvrir si les contrats étaient conclus conformément au code des marchés et pour savoir pourquoi ils le sont de gré à gré.

L’accusé soupçonné d’avoir participé à la conclusion d’un accord en violation du code de marché, a souligné que c’étaient toujours des cadres supérieurs dont Sanhadji Mohamed, directeur exécutif Activités centrales, qui ordonnaient à travers des instructions qu’il fallait achever les travaux dans l’urgence et que le PDG de l’époque était au courant de ces travaux dont les études et les réalisations remontent à 2006 et 2008. Mais pourquoi même un court de tennis à Hydra et un hôtel à Zéralda à 39 millions de dollars étaient réalisés "en urgence" ? demande le juge.

Ce dernier demande aussi des précisions sur un avenant de contrat signé par l’accusé pour la rénovation de la salle des conférences et du 10ème étage d’un local de Sonatrach ainsi que du bureau du PDG et du secrétaire général de la société à 2,5 millions d’euros même si le contrat a été annulé.

Des informations sont aussi demandées sur un contrat de sponsoring de 659 millions DA.

Le juge a aussi demandé des précisions sur des contrats de gré à gré signés avec des sociétés libanaises, turques et allemandes ainsi que sur le rôle de Miliani Nouria, directrice du bureau d'études privé CAD) dans la rénovation des locaux.

Ce fut ensuite à Aït El Hocine Mouloud, accusé de conclure un accord en violation du code de marché et de tentative de dilapidation de deniers publics dans le cadre du projet de Ghermoul, d’être entendu en tant que membre de la commission d’évaluation des offres techniques qu’il présida plus tard.

Il occupait ces postes sous la direction d’Ali Hached, PDG adjoint et Mohamed Chawki Rahal, vice-président du PDG (activité commerciale) alors que son responsable direct était Benabès Mohamed, responsable de projet en tant que directeur de l’administration et des moyens.

Pour le contrat de Ghermoul, Aït El Hocine Mouloud souligne que le projet nécessitait sa poursuite avec deux entreprises. La consultation avait concerné la société allemande Imtech, l'américaine Berry et la libanaise CCG qui était éliminée.

Un conseil exécutif s’est tenu le 4 mars 2009 pour informer sur "la santé financière inquiétante de Berry" pouvant aboutir à son élimination et opter pour le gré à gré. Selon lui, Rahal Chawki et Benabès Mohamed sont responsables de ces étapes.

Les offres financières révèlent que Imtech est le moins-disant mais l’offre est jugée excessive et Sonatrach "a obtenu une réduction du montant de 12% pour respecter le prix du marché selon le coût de réfection du mètre carré", dit l’accusé.

"Je propose ensuite une estimation sur le projet Ghermoul à OHL (Espagne) qui propose 48 millions d’euros contre 73 millions pour Imtech, ce qui justifie l’accusation de tentative de dilapidation de deniers publics puisque le contrat n’est pas signé suite à une instruction de Rahal avec la mention "tout suspendre" le 3 août 2009.

Mohamed Chawki Rahal, accusé d’association de malfaiteurs et autres chefs d’accusation est ensuite appelé à la barre. Il donne sa version des faits et parle d’un appel d’offres en juillet 2007 pour le choix d’un bureau d’études mais la soumission est annulée pour passer au gré à gré.

En substance, Rahal souligne que ce sont les autres directions qui se sont occupées du processus de l’appel d’offre à la réalisation car sa direction ne s’occupait que de la commercialisation. Et ne faisait que suivre l’évolution des travaux.

Les séances se poursuivront jeudi matin.

(APS)