Révision de la Constitution : des partis politiques "satisfaits", d'autres "réservés" (SYNTHESE)

Publié par DK News le 06-01-2016, 23h30 | 29

L'avant projet de révision de la Constitution, rendu public mardi, a été diversement apprécié par les partis politiques dont les avis exprimés mercredi sont partagés entre "satisfaction" et "réserve".

Le parti du Front de libération nationale (FLN), par la voix de son secrétaire général, Amar Saadani, a exprimé sa "satisfaction" quant à la prise en considération de 20 propositions sur les 40 formulées par le parti dans l'avant-projet.

Parmi les propositions contenues dans l'avant-projet, figurent celles de la nomination du Premier ministre par le président de la République après consultation de la majorité parlementaire et l'amendement portant limitation des mandats du président de la République, relève le FLN.

S'agissant de l'officialisation de la langue Amazigh, M. Saadani a rappelé que "le FLN était parmi les premiers à l'avoir demandée, avant que d'autres partis ne le rejoignent".

Le Rassemblement national démocratique (RND) s'est, lui aussi, "félicité" de l'avant-projet de révision de la Constitution, affirmant sa détermination à œuvrer à son aboutissement.

L'avant-projet "répond aux aspirations de toutes les Algériennes et Algériens, car hissant la démocratie en Algérie au rang des démocraties développées", a déclaré le porte-parole du parti, Sedik Chihab, assurant qu'il offrait à l'opposition politique "tous les moyens matériels et moraux de jouer leur rôle de contre pouvoir".

De son côté, le Mouvement populaire algérien (MPA) a exprimé sa satisfaction de l'avant-projet de révision de la Constitution, affirmant que le Président de la République "a tenu l'ensemble de ses engagements concernant les réformes, apportant ainsi un démenti cinglant aux doutes émis par certains cercles".

Le MPA s'est réjoui également "de la prise en compte de la majorité de ses propositions qu'elle a eu à faire durant les dernières consultations et qui se résument en le "renforcement" des caractères démocratique et républicain de l'Etat, le maintien du Conseil de la nation, "garant de la stabilité" et la mise en place d'une haute instance de surveillance des élections "qui va permettre une grande transparence".

Le Rassemblement pour la Culture et la démocratie (RCD) a estimé, quant à lui, que l'officialisation de la langue amazighe "consacre, enfin, le combat de plusieurs générations pour une demande légitime et essentielle pour l'harmonie et la crédibilité des paramètres définissant le cadre devant accueillir notre destin collectif".

Ali Benflis, président du parti "Talaaiou El Houriat" (avant-gardes des libertés), a souligné, pour sa part, "le caractère vital" d'une transition démocratique graduelle, ordonnée et apaisée dont l'élaboration d'une nouvelle Constitution ne serait qu'un élément et qu'une étape".

"Il est triste pour le pays que la Constitution de la République ait été réduite à incorporer une logorrhée politicienne sans consistance, sans profondeur de vues et sans cohérence politique ou juridique", a-t-il ajouté.

Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) a indiqué que la revendication soulevée par certains partis politiques, à savoir la création d'une commission indépendante chargée d'organiser les élections, "n'a pas été prise en compte" par l'avant-projet de révision constitutionnelle.

Il a précisé que le problème politique en Algérie "n'a jamais été dans les textes constitutionnels", mais plutôt dans le système politique et le "non-respect et la non-application" des lois.

Le Mouvement Ennahda a, lui aussi, estimé que ce nouveau projet "est loin de l'esprit du consensus politique national qu'exige l'étape difficile actuelle", regrettant également que le nouveau texte n'ait pas pris en compte la revendication du parti et de l'opposition de constitutionnaliser une commission indépendante chargée de l'organisation des élections.

Pour le Parti ahd 54, l'avant projet de révision de la Constitution "n'apporte pas les réponses attendues par la classe politique", à savoir un système politique "clair et définit" (présidentiel, parlementaire ou semi-présidentiel), une justice indépendante garantissant un Etat de droit et de véritables institutions nationales représentatives (APN et Conseil de la nation).

(APS)