
La police turque a arrêté hier des intellectuels signataires d'une pétition réclamant la fin des opérations des forces de sécurité turques contre les partisans du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), ont rapporté des médias locaux.
Sur ordre du procureur, 21 universitaires ont été interpellés à l'aube à leur domicile et placés en garde à vue à Kocaeli (nord-ouest) dans le cadre d'une enquête ouverte pour «propagande terroriste» et «insulte aux institutions et à la République turque», a rapporté l'agence de presse progouvernementale Anatolie.
Près de 1.200 personnes ont signé lundi une «initiative des universitaires pour la paix» réclamant la fin de l'intervention des forces de sécurité turques contre les partisans du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le sud-est à majorité kurde du pays.
Dans ce texte intitulé «nous ne serons pas associés à ce crime», les signataires dénoncent «un massacre délibéré et planifié en totale violation des lois turques et des traités internationaux signés par la Turquie».
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a dénoncé jeudi une «cinquième colonne». «Cette horde d'universitaires s'est clairement rangée dans le camp de l'organisation terroriste (le PKK, ndlr) et a craché sa haine sur le peuple turc», a-t-il déclaré lors d'un discours à Ankara.
L'armée et la police turques ont investi il y a un mois les villes sous couvre-feu de Cizre et de Silopi (sud-est) pour en déloger des partisans du PKK.
M. Erdogan a promis «d'éradiquer» le PKK, qui mène la rébellion depuis 1984.