Banques en crise en Europe : Seul le « compter sur soi », désormais

Publié par Arslan-B le 19-01-2016, 17h11 | 47

En Europe, les banques traversant un « marasme managérial » doublé de certaine « anémie financière » (en fait en crise) se doivent d’assurer (par elles-mêmes) leur restructuration. L’on a substitué le « bail-in » au « bail-out », deux règles de renflouement…

Après avoir rappelé qu’ « Entre octobre 2008 et octobre 2011, la Commission européenne a approuvé environ 4500 milliards d’euros d’aides d’Etat en faveur des établissements financiers », Manon Malhère, dans un article (rubrique Entreprises) paru dans LE FIGARO (Quotidien français) dans sa livraison du lundi 04 janvier 2016 écrit d’entrée : « L’objectif est clair : éviter au maximum le renflouement des banques en crise par les Etats avec l’argent des contribuables, ces fameux « bail-out » largement privilégiés durant la crise financière. Depuis le 1er janvier (2016), les banques européennes doivent désormais assumer elles-mêmes en premier lieu leur sauvetage…avec la contribution de leurs clients… ». Le « problème », a priori, résiderait dans l’inégalité souvent et généralement abyssale qui caractérise la cohabitation de deux catégories de clients, à savoir les petits épargnants et les gros déposants. L’auteur de l’article, à notre remarque, répond : « Les gros déposants pourront en effet eux aussi mettre la main à la poche. C’est le « bail-in » (renflouement interne par le secteur privé), une mesure-phare de la loi européenne encadrant la restructuration des banques en mauvaise santé…Globalement, une banque défaillante devra payer une partie de la facture pour assurer sa recapitalisation. En ce n’est qu’en dernier recours et sous certaines conditions que des fonds publics pourront être injectés. Les actionnaires seront les premiers sur la liste à couvrir les pertes. Ce sera ensuite au tour des détenteurs d’obligations émises par la banque come les fonds d’investissement et d’autres banques…Les « gros » déposants dont les comptes bancaires détiennent plus de 100.000 euros pourront devoir mettre la main à la poche. Les épargnants qui n’atteignent pas cette somme seront, eux, toujours protégés ». Si bien qu’avec l’avènement de ces nouvelles dispositions « élaborées » et décrétées par Bruxelles, la crainte et l’appréhension conjuguées minent, peu ou prou, les « clients » des banques d’une manière générale, tandem émotionnel somme toute légitime, doublé d’un scepticisme « méthodique », surtout lorsque l’on a gardé en mémoire le cas de Chypre. A ce propos, le journaliste du FIGARO auteur de l’article que nous commentons dit : « …Cette nouvelle mesure fait évidemment débat car les « gros » épargnants ne seront plus à l’abri de perdre leur argent. Le cas de Chypre est resté dans les mémoires. En 2013, les dirigeants de la zone euro avaient décidé, dans le cadre du plan de sauvetage de l’île en crise, que les gros déposants –parmi lesquels des fortunes russes qui auraient profité de taux d’intérêt et d’une fiscalité particulièrement avantageux-devaient eux aussi payer les pots cassés. A Chypre, plusieurs milliers d’épargnants se sont vus confisquer, du jour au lendemain, les économies de toute une vie ». « Bruxelles a cherché à apaiser les craintes en décidant que les dépôts des personnes et des PME supérieurs à 100.000 euros bénéficieront d’un traitement préférentiel contrairement aux grandes entreprise » ajoute Manon Malhère pour qui, par ailleurs, « Quoi qu’il en soit, les « gros » déposants pourraient décider, par précaution, de répartir leurs dépôts dans différentes banques afin de ne pas dépasser la limite fatale de 100 000 euros ».

Arslan-B