Poursuite à Alger des travaux à huis clos d'un atelier national sur la lutte contre le terrorisme : Le représentant du ministère des AE, l'Algérie plaide pour la continuité des efforts consentis à l'échelle mondiale

Publié par DK News le 19-01-2016, 22h44 | 31

L'importance de continuer les efforts consentis à l'échelle mondiale pour combattre la montée du phénomène de radicalisation et de l'extrémisme violent, a été soulignée hier à Alger par le représentant du ministère des Affaires étrangères, Mourad Adjabi.

"L'Algérie mesure l'importance des efforts qui doivent continuer d'être consentis inlassablement à l'échelle mondiale pour mieux combattre et s'adapter aux formes et moyens sans cesse changeants du terrorisme, notamment avec la montée du phénomène de radicalisation et d'extrémisme violent", a déclaré M. Adjabi.

Il s'exprimait à l'ouverture des travaux de l'atelier national sur "l'enquête et la poursuite d'affaires terroristes, en lien avec la menace de combattants terroristes étrangers", organisé par l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) en partenariat avec le ministère des Affaires étrangères et le l'ambassade du Japon à Alger.

Dans sa lutte contre le terrorisme, "l'Algérie a mis en oeuvre une profonde et multidimensionnelle politique de dé-radicalisation qui s'avère plus que jamais indispensable", a notamment affirmé M. Adjabi. Dans ce contexte, le représentant du ministère, a indiqué que le terrorisme continue de constituer une préoccupation pour l'Algérie et représente "un défi majeur à la paix et à la sécurité internationales".

Dotée d'une grande expérience anti-terroriste, M. Adjabi a estimé que "l'Algérie dispose d'une meilleure connaissance de la nature transnationale", ainsi le combat efficace contre le fléau d'extrémisme violent et de radicalisation, a-t-il indiqué, s'appuie nécessairement sur les réformes et la concrétisation de l'aspect idéologique.

"Nous sommes convaincus en Algérie que les idées vitales doivent prendre la forme de profondes réformes politiques, économiques, sociales et environnementales, aussi bien au plan national qu'international pour combattre une idée efficacement", a soutenu le même responsable. Au plan international, pour M. Adjabi, "des réformes doivent être entreprises tant pour démocratiser les relations internationales au sein du Conseil de Sécurité que pour réaliser le développement et l'égalité sans lesquels il serait vain de vouloir concrétiser la paix, la sécurité et la stabilité internationales".

Cet atelier qui s'étale sur trois jours revêt une très grande importance à la fois une nouvelle illustration des excellentes relations de coopération, entre l'Algérie et l'UNODC mais aussi une confirmation de l'intérêt et de l'engagement de l'Algérie en matière de lutte contre le terrorisme.

Plusieurs thèmes seront traités et débattus par des experts algériens et étrangers lors de ces assises, notamment la coopération internationale et le cadre juridique international relatif à la lutte contre le terrorisme visant au renforcement de la législation de sécurité, ont indiqué les organisateurs.


La lutte contre le terrorisme passe par l'édification d'un système juridique « efficace et imperméable »

La lutte contre le terrorisme passe notamment par "l'édification d'un système juridique efficace et imperméable au sein de chaque nation", a affirmé hier l'ambassadeur du Japon à Alger.

"Nous croyons fermement que la lutte contre le terrorisme passe notamment par l'édification d'un système juridique efficace et imperméable au sein de chaque nation", a déclaré M. Masaya Fujiwara, à l'ouverture des travaux du troisième et dernier atelier national sur "l'enquête et la poursuite d'affaires terroristes, en lien avec la menace de combattants terroristes étrangers"

L'atelier, organisé par l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) en partenariat avec le ministère des Affaires étrangères et financé par l'Ambassade du Japon, traite des thèmes en relation avec le cadre juridique international relatif à la lutte contre le terrorisme.

"La sécurité nationale et régionale est une priorité partagée par l'Algérie et le Japon", a souligné M. Fujiwara, assurant que son pays "continuera à travailler avec nos partenaires algériens pour atteindre notre objectif".

Dans cette perspective, "le gouvernement du Japon à décidé de financer le projet de "Renforcement du cadre juridique de lutte contre le terrorisme en Algérie" avec le budget supplémentaire de l'année fiscale 2015", a-t-il précisé.

"Nous apprécions le rôle de l'Algérie en tant que pays exportateur de stabilité dans la région", a insisté le diplomate japonais, rappelant la participation de son pays en juillet dernier à la conférence internationale que l'Algérie avait organisée sur la lutte contre le terrorisme et la dé-radicalisation.

Depuis 2013, le Japon a mis en place une nouvelle politique étrangère axée sur la paix et la stabilité dans la région du Sahel, d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient.

Cette date coïncide avec l'attaque terroriste contre le site pétrolier de Tiguentourine, à In Amenas, à partir de laquelle le Japon a renforcé l'"excellente" relation sécuritaire qu'il entretient avec l'Algérie, a rappelé l'ambassadeur.

Il a dans ce contexte fait savoir que la nouvelle politique étrangère de son pays vise à "renforcer des mesures internationales contre le terrorisme dans la région et à promouvoir le dialogue et la communication avec les pays arabes et musulmans".

"Ce projet lancé avec l'UNODC en novembre 2013 s'inscrit dans le cadre de cette nouvelle politique pour le renforcement de législation relative à la sécurité et à la lutte contre le terrorisme au profit du peuple algérien", a-t-il ajouté.

Depuis le lancement de ce projet, deux ateliers ont été organisés au profit de plusieurs experts et responsables algériens.

Animé par des experts et des responsables algériens avec la participation de spécialistes internationaux, les travaux du troisième et dernier atelier se tiennent à huis clos et s'étaleront sur trois jours.

Pour l'ambassadeur japonais, "le succès de ces ateliers est le résultat des efforts communs de l'Algérie, du Japon et de l'UNODC, pour acquérir les outils nécessaires à la lutte contre le terrorisme dans la région".

A cet effet, il a souhaité "tenir la prochaine réunion cette année à Tokyo", pour aborder les différentes mesures de lutte contre le terrorisme, "y compris le renforcement des capacités de surveillance des frontières ainsi que les divers domaines de coopération bilatérale relatifs à la stabilité des pays voisins".

M. Fujiwara a, en outre, cette année, le Japon co-préside la TICAD VI (6ème Conférence Internationale de Tokyo pour le Développement de l'Afrique) pour la première fois en Afrique, à Nairobi, au Kenya.

"Le Japon est profondément attaché au développement de l'Afrique, et lors de cette conférence nous allons assurément aborder le sujet de la sécurité parce que cette question constitue un enjeu majeur pour tous les pays concernés pour atteindre de développement durable", a-t-il conclu.


Etat d'urgence en France : Des «restrictions excessives», selon des experts de l'ONU

Des experts de l'ONU en droits de l'homme ont recommandé hier à la France de ne pas prolonger l'état d'urgence après le 26 février, estimant qu'il imposait des "restrictions excessives et disproportionnées sur les libertés fondamentales".

"L'état d'urgence en vigueur en France et la loi sur la surveillance des communications électroniques imposent des restrictions excessives et disproportionnées sur les libertés fondamentales", ont affirmé dans un communiqué cinq rapporteurs de l'ONU.

Parmi eux figurent celui chargé de la promotion et de la protection du droit à la liberté d'opinion, David Kay, et le rapporteur sur la protection des droits de l'homme et des libertés fondamentales dans le cadre de la lutte antiterroriste, Ben Emmerson.

Ces experts, dont les recommandations ne sont pas contraignantes, appellent les autorités françaises à ne pas prolonger l'état d'urgence au-delà du 26 février, terme fixé par la loi adoptée après les attentats du 13 novembre.

"Alors que la France débat sur le renforcement des mesures dans la lutte contre le terrorisme, et à cet effet s'engage dans une réforme de la procédure pénale, nous appelons à réviser ces dispositions et possibles réformes, afin d'assurer leur conformité au regard du droit international des droits de l'homme", écrivent-ils.

"Garantir une protection adéquate contre les abus lors du recours à des mesures d'exception et des mesures de surveillance dans le cadre de la lutte contre le terrorisme relève des obligations internationales de l'Etat français", ajoutent-ils.

Pour garantir l'Etat de droit et prévenir des procédures arbitraires, les experts recommandent l'exercice d'un contrôle judiciaire préalable sur les mesures antiterroristes. Or la loi sur l'état d'urgence, qui élargit temporairement les pouvoirs de l'exécutif, notamment dans la lutte contre le terrorisme, "ne permet un contrôle judiciaire qu'a posteriori", déplorent-ils.

Les rapporteurs trouvent par ailleurs "particulièrement alarmant que des militants écologistes aient pu être assignés à résidence dans le cadre de l'état d'urgence invoqué suite aux attentats de novembre". Selon eux, "ces mesures ne semblent pas s'ajuster aux principes fondamentaux de nécessité et de proportionnalité," ont-il noté.