Un déficit de production pétrolière mondiale de 8 mbj attendu à l'horizon 2020 (Total)

Publié par DK News le 23-01-2016, 14h59 | 61

La production mondiale de pétrole devrait connaître un déficit de 8 millions de barils par jour (mbj) d'ici à 2020, a estimé le P-dg de la compagnie pétrolière française Total, Patrick Pouyanné.

"La production annuelle de brut aura décliné de 20 millions de barils par jour d’ici à cinq ans, à cause du déclin naturel des champs qui sont actuellement en production. Si l’on y ajoute le fait que la demande mondiale devrait progresser, il pourrait manquer, d’ici à 2020, l’équivalent de 8 mbj de production", a prédit M. Pouyanné dans une interview publiée par l’Express.

Dans ce sens, le patron de Total considère que les prix du baril remonteront car, a-t-il aussi expliqué, "les grands acteurs pétroliers baissent drastiquement leurs investissements" qui ne dépasseront pas les 500 milliards en 2016, alors qu’ils s’élevaient à plus de 700 milliards de dollars en 2014.

Néanmoins, a-t-il poursuivi, le prix du baril de pétrole devrait rester bas en 2016, relevant que la Chine reste "l’une des grandes inconnues" du marché pétrolier, dans la mesure que personne ne sait si "elle a suffisamment stocké" ou si "elle va tirer la demande".

"Tout ce que l’on peut dire, c’est que les cycles que nous avons connus ces dernières années sont très violents, avec un prix du baril qui est passé, en moins de quinze ans, de 20 dollars à plus de 100, avant d’être divisé par 3", a-t-il constaté dans son analyse sur le marché pétrolier.

Selon lui, la baisse des prix du pétrole "est avant tout un phénomène de marché", relevant que depuis 2014, il y a une offre "surabondante" de brut.

Cette surabondance est due à la conjonction de deux phénomènes : "la mise en service de nombreux projets pétroliers, dits +conventionnels+, et l’essor de la production +non conventionnelle+, à savoir l’exploitation du pétrole de schiste aux Etats-Unis", a-t-il expliqué.

Avec la nette augmentation de la production de pétrole de schiste aux Etats-Unis, "la demande mondiale n’a pu absorber cette croissance des capacités de production", a-t-il ajouté, faisant remarquer que les Saoudiens "ont compris que le pétrole de schiste présentait un potentiel important et qu’ils n’arriveraient pas à le contrôler", alors ils ont décidé de laisser le marché trouver son nouveau point d’équilibre, a ajouté le P-dg de Total.

Concernant l’impact de la situation du marché pétrolier sur Total, il a indiqué que la production de son entreprise va croître de 9% mais tout en réduisant son niveau d’investissement : "Nous poursuivons aussi notre programme de réduction des coûts, sans licenciements. Nous aurons besoin de nos équipes quand le marché se retournera".

(APS)