La Turquie soutient la présence des Kurdes syriens aux pourparlers des paix sur la Syrie de Genève, vendredi prochain, mais refuse catégoriquement celle du parti de l'Union démocratique (PYD), a réitéré, hier, le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu.
La Turquie est contre la présence à ces pourparlers du PYD qu'Ankara considère comme la branche syrienne du mouvement rebelle du parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a-t-il déclaré lors de la réunion hebdomadaire des députés de son parti, soulignant, toutefois, que "les Kurdes de Syrie doivent être représentés à cette table (de négociations), sinon elle serait incomplète".
"Les groupes qui coopèrent véritablement avec le régime syrien, dont le PYD, ne doivent pas participer à ces discussions en tant qu'opposants mais peuvent se mettre à la table des négociations du côté du régime", a indiqué le chef du gouvernement, relevant que "ceux qui traitent le PYD comme un partenaire légitime ne vivent pas la réalité de la région".
Samedi dernier, M. Davutoglu a fait part des "inquiétudes" de son pays sur le PYD au vice-président américain Joe Biden lors des entretiens entre les deux responsables à Istanbul."Sans ce parti (PYD), sans ses représentants, les négociations ne peuvent donner de résultat" pour "un règlement politique définitif" du conflit syrien, a, par contre, affirmé à Moscou le ministre russes des affaires étrangères Sergueï Lavrov.
Les invitations à ces discussions seront envoyées mardi par l'émissaire spécial des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura. Les pourparlers de Genève doivent porter sur la feuille de route établie en décembre 2015 par le Conseil de sécurité de l'ONU qui prévoit un cessez-le-feu, un gouvernement de transition dans les 6 mois et des élections dans les 18 mois.