Poutine n'a ni demandé à al-Assad de partir ni proposé l'asile (Lavrov)

Publié par DK News le 26-01-2016, 17h45 | 25

Le président russe Vladimir Poutine n'a ni demandé à son homologue syrien Bachar al-Assad de quitter le pouvoir ni proposé un asile politique en Russie, a déclaré hier le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, lors d'une conférence de presse.

"Ce n'est pas vrai. Une conversation de ce genre avec le président al-Assad n'a pas été nécessaire", a assuré M. Lavrov, interrogé, lors d'une conférence de presse, sur un article du Financial Times évoquant une tentative fin 2015 de la Russie de convaincre Bachar al-Assad de quitter le pouvoir.

"Personne n'a demandé un asile politique et personne n'a rien proposé", y compris lors de la rencontre fin octobre à Moscou entre Vladimir Poutine et Bachar al-Assad.
Début janvier, Vladimir Poutine avait jugé "prématuré" de parler d'un asile du président syrien en Russie, après avoir déclaré deux mois plus tôt qu'il ne se sentait pas le "droit" de demander à Bachar al-Assad de quitter le pouvoir.

Le sort du président syrien reste la principale pomme de discorde entre les Occidentaux, notamment les Américains, et les Russes, dans le dossier syrien.Washington et plusieurs pays arabes insistent sur le départ de Bachar al-Assad, alors que Moscou estime qu'il a un rôle à jouer dans le gouvernement de la transition en Syrie où un conflit armé a fait depuis 2011 plus de 260.000 morts et forcé des millions de personnes à quitter leur foyer.

Les déclarations de  M. Lavrov interviennent alors que doivent débuter vendredi à Genève des pourparlers de paix entre le gouvernement syrien et l'opposition.Ils doivent porter sur la feuille de route établie en décembre 2015 par le Conseil de sécurité de l'ONU qui prévoit un cessez-le-feu, un gouvernement de transition dans les six mois et des élections dans les 18 mois.

Lavrov souhaite un «redémarrage» des relations Russie/Etats-Unis

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a dit hier souhaiter un nouveau "redémarrage" des relations entre la Russie et les Etats-Unis.Les relations entre Russes et Américains sont à leur plus mauvais niveau depuis la fin de la Guerre froide en raison de l'annexion de la Crimée par la Russie en mars 2014, suite à un référendum, et la mise en oeuvre de sanctions économiques occidentales.

Lors de sa conférence de presse annuelle, Sergueï Lavrov a précisé que son pays n'entendait pas ouvrir des négociations sur une restitution de la Crimée à l'Ukraine.
"Nous n'avons rien à restituer. Nous ne mènerons des négociations avec personne sur la restitution de la Crimée", a-t-il dit. "La Crimée est un territoire de la Fédération russe conformément à l'expression de la volonté de son peuple".

Le chef de la diplomatie russe a également dénoncé des "tentatives faites (par les Occidentaux) pour obtenir des avantages unilatéraux et même punir la Russie pour sa politique étrangère indépendante". "Nous sommes prêts à la plus constructive coopération avec nos partenaires occidentaux, y compris l'Europe et les Etats-Unis,

mais seulement et exclusivement sur une base d'égalité et d'avantages mutuels et obéissant à une non-ingérence des uns dans les affaires des autres", a-t-il dit. M. Lavrov a par ailleurs affirmé que l'Ukraine traînait volontairement les pieds dans l'application des accords de paix de Minsk afin de prolonger les sanctions occidentales contre la Russie.