Du 17 octobre 1961 : Le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, s’est recueilli hier après-midi à Paris à la mémoire des victimes algériennes des massacres du 17 octobre 1961 à Paris.

Publié par DK News le 27-01-2016, 20h02 | 135

Au deuxième jour de sa visite en France, la première du genre, le ministre s'est recueilli au pont Saint-Michel, où une plaque commémorative a été apposée sur le mur du quai à partir duquel des centaines d’Algérien ont été jetés dans la Seine.  Il était accompagné du secrétaire d’Etat français chargé des Anciens combattants et de la Mémoire, Jean-Marc Todeschini. 

La police française dirigée à l’époque par le préfet Maurice Papon, avait tué et jeté dans à la Seine des dizaines d’Algériens qui manifestaient pacifiquement à Paris contre le couvre-feu imposé au seuls Algériens.  Auparavant, Tayeb Zitouni a déposé une gerbe de fleurs au pied de la tombe du Soldat inconnu de la Première Guerre mondiale à l’Arc de Triomphe (Paris). 

Dans la matinée le ministre s’est rendu à Verdun, commune française située en Lorraine, théâtre de la très meurtrière bataille de Verdun, lors de la Première Guerre mondiale (1914-1918), où il s’est recueilli devant les 592 stèles des soldats algériens enrolés dans l'armée coloniale et morts pour la France. Environ 20.000 Algériens avaient pris part à cette bataille qui avait duré 300 jours.  

Des milliers d’entre eux avaient péri et ceux identifiés (592) avaient été enterrés à Verdun.  Todeschini, qui a accompagné le ministre algérien à Verdun, a rappelé que "beaucoup de soldats venus d'Algérie sont morts lors de la Première Guerre mondiale et de la Seconde Guerre mondiale pour notre liberté, la liberté de la France, la liberté de l'Europe aujourd'hui".

En visite de travail de trois jours qui prendra fin aujourd’hui par un entretien avec le président de l’Assemblée française, Claude Bartolone, le ministre des Moudjahidine a eu des rencontres mardi avec le secrétaire d’Etat français chargé des Anciens combattants et de la Mémoire et le président du Sénat, Gérard Larcher. Il aura également, aujourd’hui, des pourparlers avec le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian.  Le ministre des Moudjahidine a affirmé mardi, qu’il est "grand temps" pour les deux pays de traiter tous les dossiers liés à la question de la mémoire commune et de les prendre "sérieusement" en charge et en "toute responsabilité". 

"Il est grand temps pour nous de traiter tous les dossiers liés à la question de la mémoire commune et les prendre sérieusement en charge en toute responsabilité", a déclaré le ministre à la presse à l’issue de son entretien avec le secrétaire d’Etat français, chargé des Anciens combattants et de la Mémoire, Jean-Marc Todeschini, révélant qu’il a pu constater "une réaction positive" de la partie française. 

Il a ajouté qu’aujourd’hui, une "forte volonté" existait des deux pays, (...) pour régler toutes les questions restées en suspens, soutenant que la France et l’Algérie doivent se baser sur la question de la mémoire, par le biais d’une "lecture responsable", pour "construire l’avenir des générations actuelles et prochaines et au profit des deux peuples et des deux pays".  "Ma visite s’inscrit dans le cadre de l’instauration de la confiance entre les deux pays. 

Vous savez tous que les relations algéro-françaises connaissent un développement visible et sensible dans les domaines politique, économique, industriel, commercial et culturel.  Il ne restait cependant que la question de mémoire qui pourrait nuire à l’image des solides relations entre les deux pays", a-t-il précisé.

L'Algérie et la France devraient traiter «sérieusement» les dossiers de leur mémoire commune (Zitouni)

L'Algérie et la France devraient traiter «sérieusement» et en «toute responsabilité» les dossiers liés à leur mémoire commune, a affirmé mardi à Paris le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni.
«Il est grand temps pour nous (Algériens et Français) de traiter tous les dossiers liés à la question de la mémoire commune et de les prendre sérieusement en charge et en toute responsabilité», a-t-il déclaré à la presse au terme de son entretien avec le secrétaire d'Etat français, chargé des Anciens combattants et de la Mémoire, Jean-Marc Todeschini.

M. Zitouni a, toutefois, dit avoir constaté «une réaction positive» de la partie française, relevant la «forte volonté» affichée actuellement par l'Algérie et la France, à la faveur du Traité d'amitié, signé en 2012 par leurs chefs d'Etat respectifs, pour assainir toutes les questions restées en suspens. Les deux pays, a-t-il poursuivi, doivent accorder l'importance requise à la question de la mémoire, par le biais d'une lecture responsable».

Précisant que sa visite s'inscrivait dans le renforcement de la confiance entre les deux pays, le ministre a indiqué que «les relations algéro-françaises connaissent un développement visible et sensible dans les domaines politique, économique, industriel, commercial et culturel».Il a, cependant, mis en garde contre la négligence de la question de mémoire qui, a-t-il estimé, «pourrait nuire à l'image des solides relations entre les deux pays».

Concernant son entretien avec le secrétaire d'Etat français, M. Zitouni, qui effectue sa première visite de travail en France, a précisé que les discussions étaient axés essentiellement sur les dossiers relatifs aux archives, aux disparus durant la Guerre de libération et aux essais nucléaires, menées par l'ordre colonial dans le sud algérien.

«Je suis porteur d'un message clair aux Français. Il consiste à exprimer la volonté de l'Algérie de consolider ses relations avec la France dans l'intérêt mutuel des deux peuples», a-t-il précisé, ajoutant que ces relations, à travers les orientations des chefs d’Etat, Abdelaziz Bouteflika et François Hollande, «évoluent dans le bon sens». Le ministre a annoncé que «les deux parties ont convenu que la question des archives soit abordée lors de la prochaine réunion de la Commission inter-gouvernementale de Haut niveau (CIHN), prévue en mars à Alger».

Il a fait savoir qu'«une commission mixte sera mise en place et devrait se réunir le 11 février prochain, pour étudier la question des disparus et aborder l'indemnisation des victimes des essais nucléaires, sans oublier l’aspect environnemental». Evoquant la question des archives, M. Zitouni a souhaité «une diligence du traitement de ce dossier pour parvenir à des résultats palpables dans un délai très court «. Pour sa part, Jean-Marc Todeschini a dit: «Il est temps de mettre nos actes et nos gestes dans les paroles des deux chefs d'Etat qui demandaient à ce que les mémoires douloureuses des deux pays soient apaisées». «Jamais un ministre des Moudjahidine algérien n'est venu en France dans une visite officielle. C'est là le sens de l'apaisement de nos mémoires respectives», a-t-il soutenu.

Le président du Sénat français reçoit le ministre des Moudjahidine

Le président du Sénat français, Gérard Larcher, a reçu mardi soir à Paris le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, en visite de travail en France.  L’audience s’est déroulée en présence du secrétaire d’Etat français chargé des Anciens combattants, Jean-Marc Todeschini, et des membres du groupe parlementaire d’amitié franco-algérienne. Les deux parties ont évoqué le rôle que pourrait jouer le pouvoir législatif en matière de mémoire.

Le ministre, qui est arrivé en début d’après-midi pour une visite de trois jours, la première du genre, s’est entretenu auparavant avec Jean-Marc Todeschini et a visité, par la suite, le musée de l’Armée de Paris. Hier matin, Tayeb Zitouni devait se rendre à Verdun pour se recueillir à la mémoire des Algériens morts pour la France durant la Première Guerre mondiale (1914-1918).
Le ministre algérien aura des entretiens, durant son séjour en France, avec le ministre de français de la Défense, Jean-Ives Le Drian, et le président l’Assemblée française, Claude Bartolone.