Burundi : les deux journalistes arrêtés, français et britannique, entendus par le Parquet

Publié par DK News le 30-01-2016, 15h53 | 21

Les deux journalistes arrêtés lors d'une opération policière contre des «criminels armés» au Burundi, un Français Jean-Philippe Rémy et un Britannique Phil Moore, ont été entendus par le Parquet et attendaient vendredi d'être fixés sur leur sort, a indiqué une source diplomatique.

Envoyés spéciaux du quotidien Le Monde, Jean-Philippe Rémy, correspondant régional pour l'Afrique du quotidien français, et Phil Moore, photographe indépendant travaillant régulièrement pour l'AFP mais aussi pour The New York Times, The Guardian ou Der Spiegel, ont été déférés devant le procureur en début d'après-midi.

Leur audition est terminée et ils attendaient toujours en milieu d'après-midi au Palais de justice, de connaître la décision du Parquet sur une éventuelle inculpation, selon la source diplomatique.
Jean-Philippe Rémy et Phil Moore sont entrés légalement dans le pays, respectivement les 19 et 21 janvier, «étaient tous deux munis de visas et ne faisaient qu'exercer leur métier en rencontrant toutes les parties concernées par les tensions en cours au Burundi», selon le quotidien Le Monde.

Selon le porte-parole adjoint de la police burundaise, Moïse Nkurunziza, les deux hommes ont été arrêtés jeudi à Nyakabiga, quartier du centre de Bujumbura, où la police avait été informée que «des criminels tenaient une réunion».Le groupe s'est enfui mais la police a «rattrapé cinq personnes: 4 Burundais qui avaient deux pistolets et un Britannique», Phil Moore, a expliqué à l'AFP M. Nkurunziza.

C'est «la première fois que des étrangers sont surpris au milieu de criminels», avait déclaré le porte-parole de la police à la télévision nationale (RTNB). Selon le ministère de la Sécurité publique, «un mortier, une Kalachnikov et des pistolets ont été saisis au cours de cette opération».  Par ailleurs, le ministère français des Affaires étrangères Laurent Fabius a appelé «les autorités du Burundi à procéder à leur libération immédiate».

L'UE s'est dite «extrêmement préoccupée» alors que Reporters sans Frontières a qualifié ces arrestations d'«atteinte à la liberté d'informer».L'Association des correspondants étrangers en Afrique de l'Est (FCAEA) a rappelé que les deux journalistes étaient des «professionnels chevronnés».