Le déploiement d'une mission de maintien de la paix de l'Union africaine (UA) au Burundi interviendra uniquement avec le consentement de Bujumbura, a déclaré le représentant spécial de l'UA au Burundi, Ibrahima Fall.
«Il y a eu, je pense, une mauvaise communication. Il n'a jamais été de l'intention de l'Union africaine de déployer une mission au Burundi sans le consentement des autorités burundaises. Cela est inimaginable», a déclaré M. Fall, dans un entretien diffusé dimanche par RFI. L'envoyé spécial de l'UA a néanmoins précisé qu'il revenait en dernier lieu aux chefs d'Etat du continent, réunis en sommet à Addis Abeba, de prendre une décision dimanche sur ce projet controversé.
Les chefs d'Etat africains, qui étaient réunis samedi pour discuter entres autres de ce projet, devaient reprendre leurs travaux à huis clos dimanche matin.Lors d'une réunion du Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l'UA vendredi, plusieurs d'entre eux avaient fait part de leur réticence à envoyer des troupes au Burundi sans l'accord du président Pierre Nkurunziza, qui rejette catégoriquement l'idée du déploiement d'une force africaine dans leur pays.
Selon M. Fall, «l'une des conclusions définitives de la réunion de vendredi (du CPS) sera d'envoyer une délégation de haut niveau au Burundi pour discuter avec les hautes autorités burundaises, pour enclencher une consultation sur cette problématique».
En décembre, l'UA avait arrêté le principe du déploiement d'une force de 5.000 hommes pour enrayer le cycle de violences au Burundi, plongé dans une profonde crise depuis fin avril et l'annonce de la candidature du président Nkurunziza à un 3e mandat controversé.Plus de 400 personnes ont été tuées depuis le début de la crise dans ce pays, qui a poussé à l'exil pas moins de 230.000 personnes, selon des estimations.