Vivre ensemble en France : Des préjugés bien ancrés.

Publié par Cherbal E-M le 01-02-2016, 13h03 | 65

C’est un véritable coup de pied dans la fourmilière que vient de donner unsondage réalisé par Ipsos, jetant un grand pavé dans la mare par une mise enrelief de sentiments de haine et de rejet de l’autre, largement nourris, dans lasociété française, particulièrement contre les musulmans.

« L'étude, qui a été commandée parla Fondation du judaïsme français, ré- vèle surtout l'incroyable sentimentde défiance qui traverse notre so-ciété», note le site de l’hebdomadairelepoint.fr qui a traité de cette étude àtravers laquelle se dégage un senti-ment de rejet des musulmans, « uneméfiance qui s'exprime souvent pardes critiques à l'égard de ‘’l'autre’’ ».

La plupart des récits de presseayant traité de ce sondage ont noté quela cible de ce sentiment de rejet ce sont« surtout les musulmans », note ce sitequi explique que «moins d'un sondésur trois estime que les personnesd'origine musulmane ou d'Afriquesubsaharienne sont bien intégréesdans le pays. Et 53 % se disent agacésde voir des femmes porter un voilecouvrant l'ensemble de leur visage ».De son côté le site souligne dans lesrésultats de ce sondage le fait qu’il«montre une véritable intolérance vis-à-vis des religions et de l'islam enparticulier.

Moins de 30% des Françaispensent que les personnes de confes-sion musulmane sont bien inté-grées…».Toutes les analyses pointent la pé-riode d’après les attentats pour souli-gner la montée de ces sentiments derejet et de refus de l’autre.

Pourtant,explique lepoint.fr, en grande majo-rité, « les musulmans, comme le restede la population française, rejettentsans ambiguïté l'État islamique (78%)et condamnent les départs en Syrie(77%).» Malgré cela, poursuit le mêmesite «les 16% qui refusent de se pro-noncer sur Daech et les 10% qui décla-rent "comprendre les candidats au voyage en Syrie", par la terreur et l'in-compréhension qu'ils inspirent, occu-pent le devant de la scène et l'imagi-naire collectif ».Un petit tour du côté des musul-mans et des juifs figurant parmi lespersonnes interrogées par les enquê-teurs, pour se rendre compte, commele souligne le jdd.fr que les « musul-mans et les juifs placent rétrospecti- vement au sommet de leurs préoccu-pations "le racisme et le terrorisme" et"l'antisémitisme et le terrorisme"quand la population globale répond lechômage. »

Le journaliste du siteajoute un peu plus loin que « les mu-sulmans expriment une difficulté à vi- vre leur religion en France ».L’étude a entretemps nourri undébat entre ceux qui y voient un effetde miroir nécessaire de la sociétéfrançaise et d’autres qui la trouventinutile, voire malvenue, dans une so-ciété qui ne devrait pas connaître decloisonnement socio-ethnique.

« Cer-tains se questionnaient même quantà la légalité d'un tel sondage, commele secrétaire national du Parti degauche, Alexis Corbière, ou le maireLR de Tourcoing, Gérald Darmanin »,rapporte lepoint.fr.Intervenant devant la presse, unesemaine auparavant, le ministre del’Intérieur Bernard Cazeneuve aconfirmé la montée des actes antimu-sulmans.

« Dégradations de lieux deculte, agressions, menaces… l'année2015 a été marquée par une crispationde la question religieuse et commu-nautaire en France », note le site jdd.frqui rapporte ces propos du ministrefrançais de l’Intérieur :"Nous consta-tons une diminution de 5% des actesantisémites", qui restent cependant "àun niveau élevé, avec 806 actes consta-tés", tandis que de leur côté, les actesantimusulmans ont plus que triplé ets'établissent à "environ 400" ».

Cherbal E-M