Les médias français ont réservé une large place au déplacement en Algérie du maire de Bordeaux et néanmoins candidat aux primaires de la droite pour les prochaines présidentielles de 2017 en France. Les trois jours passés par Juppé en Algérie ont été passés au crible pour mettre en exergue les différents messages susceptibles d’avoir été portés par ce déplacement.
La plupart des analystes de la presse française se sont accordés à placer Alger au rang de ‘’passage obligé ‘’ pour tout candidat à la présidentielle en France, rappelant au passage comment le président en exercice François Hollande avait accompli ce ‘’rituel’’ avant son élection en 2012. « Juppé en Algérie, étape incontournable d'une campagne présidentielle », titre le site du quotidien lefigaro.fr qui évoque à l’occasion une « visite stratégique à plusieurs égards, à laquelle se plient tous les présidentiables. »
Au-delà des motivations liées aux stratégies diplomatiques portées par chaque candidat, des calculs de politique interne, notamment à la droite française, ne sont pas à exclure pour expliquer le déplacement de Juppé en Algérie. Commentant la visite, le chroniquer du site http://lci.tf1.fr était certain que Juppé « aura les honneurs de ce pays, là où Nicolas Sarkozy entretient des relations froides avec Alger en raison de déclarations qui n'ont pas plus dans le passé ». Pour rappel, effectivement l’opinion publique algérienne autant d’ailleurs que les responsables politiques ont peu apprécié certaines des sorties faites par Sarkozy sur le relations de la France avec l’Algérie, et plus généralement avec le Maghreb.
Après un voyage dans la capitale de l’ouest, Oran, jumelée avec la ville de Bordeaux, c’est à Alger que Juppé a sorti le grand jeu pour vendre l’image d’un candidat adapté à la fonction présidentielle. Aux nombreuses personnes venus l’écouter dans l’enceinte de l’ambassade il a dit son opposition à la déchéance de la nationalité prônée par François Hollande et présenté une série de mesures économiques de type libéral, susceptibles à ses yeux de relancer une ‘’France qui va mal’’. Même s’il a réservé une petite place à l’avenir des relations algéro-française, le journaliste du site de la radio française rfi.fr ne s’est pas privé de dire que « son discours, d’un peu plus d’une demi-heure, était résolument franco-français. Alain Juppé s’est présenté en homme rassembleur, capable d’unir la droite et le centre ».
Avisé des questions algéro-françaises, l’historien Benjamin Stora a, comme de coutume été de la partie, pour donner des éclairages sur ce périple algérien de Juppé ; il lui trouve trois grandes motivations, selon le site du journal www.lefigaro.fr ; le poids de la communauté algérienne en France qui compte des millions d’électeurs qui ont massivement voté pour Hollande en 2012. Viennent ensuite les questions de coopération, notamment militaire, en sachant l’importance stratégique de l’Algérie dans l’échiquier africain. Stora place en dernier lieu les motivations liées aux hydrocarbures, rappelant l’importance d’un partenariat stratégique entre les deux pays sur ce plan.
Cherbal E-M