De par le dynamisme enregistré ces dernières années dans la wilaya de Sétif en matière d’investissements et de développement économique, l’agence Anem de Sétif (Agence nationale de l’emploi) est en train de jouer un rôle prépondérant et de premier plan dans le domaine de placements pour l’emploi.
Récemment créée en septembre 2015 après l’avoir été sous l’appellation de Awem, l’agence de Sétif couvrant l’ensemble de la wilaya chapeaute six autres locales outre celle déjà citée, il y a Aïn Kebira, Bougaâ, Aïn Azel, Aïn Oulmène, El Eulma.
Pour avoir plus de détails sur ses bilans, ses activités, ses perspectives d’avenir notamment avec les nouveaux investissements très prometteurs pour l’avenir de l’emploi à Sétif que nous avons rencontré la directrice de l’agence de wilaya, Mme Allem Fadila. C’est une femme très dynamique, maîtrisant bien son sujet puisqu’elle est à l’Anem depuis 1989 et responsable depuis 1998, que nous avons rencontrée pour nous entretenir sur le secteur de l’emploi à la fois sensible et délicat. Suivons-la….
DK News : Pour ma première question, je voudrais tout d’abord connaître le rôle de l’agence Anem de Sétif ?
F.Allem : Son rôle principal, c’est l’intermédiation entre le demandeur d’emploi et l’employeur éventuel. C’est faire inscrire les gens et les placer à travers toutes les entreprises économiques et industrielles de la wilaya de Sétif, privées ou publiques. On travaille aussi avec les PME/PMI ainsi qu’avec la fonction libérale. On travaille avec tout employeur potentiel. Je vais plus loin, on collabore même avec ceux qui demandent des travailleurs pour le nettoyage ou l’hygiène pour leur offrir ce qu’ils demandent.
Quelles ont été vos activités en 2015 ? Vos placements éventuels ?
En 2015, on a inscrit à travers toute la wilaya de Sétif 62.713 candidats à l’emploi. Nous sommes arrivés à en placer 19.089, presque 20.000. Les 62.713 ne veut pas dire ce sont tous des chômeurs, la plus grande partie, ce sont des gens qui sont en place et qui veulent changer d’emplois, de travail, d’entreprise, de lieu etc. Plus de 60 à 70% des inscrits, veulent changer d’emplois uniquement, pour une raison ou un autre.
Quels sont les dispositifs mis en place?
Nous avons deux dispositifs, celui dit classique et celui mis en place par les pouvoirs publics, c'est-à-dire, les DAIP, dispositif d’aide à l’insertion professionnelle. Dans le classique, c’est la relation directe entre le demandeur d’emploi et l’employeur où le salaire et l’assurance sont pris en charge par l’entreprise, Pour cette catégorie, nous avons placé 16. 031 postes d’emploi, Pour ce dispositif, nous avons deux formules, le DAIP (dispositif d’aide à l’insertion professionnelle), une prise en charge totale par l’Etat ou nous avons placé dans le secteur économique 1.834 postes avec une prime de 15.000 dinars. Nous avons aussi ce qu’on appelle le CTA (Contrat de travail aidé) où le salaire est partagé entre l’Etat et l’entreprise.
Pour cette formule, on a offert 1.224 postes. Pour ce qui est de l’offre nous en avons reçu 19.537. Pour la différence entre le premier et le second chiffre, nous attendons une réponse. C’est une loi et une exigence pour que tout employeur passe par l’Anem. Ceux qui suivent cette réglementation bénéficient des abattements et sont tranquilles avec l’Inspection du travail mais dans le cas contraire, ils peuvent encourir des pénalités.
Pour les demandeurs d’emplois, quel est leur profil, leur niveau professionnel, scolaire etc., le créneau où on demande le plus et les spécialités ? Celui que vous n’avez pas pu satisfaire ?
Il y a de tous les niveaux, toutes les spécialités et tous âges. C’est surtout le bâtiment, l’industrie et les services. Pour les spécialités, on n’a pas pu satisfaire les demandes de maçons, couvreurs et ferrailleurs pour le bâtiment et la construction. Nous avons une forte demande à tel point que nous avons sollicité les wilayas environnantes après accord du wali. Nous avons un grand problème de main- d’œuvre qualifiée dans le bâtiment. Il y a une indisponibilité du profil de toutes les spécialités dans ce secteur.
Et que demandent généralement le plus les jeunes ?
Ils demandent à travailler le plus dans l’administration et surtout dans le secteur étatique.
Avec tous les investissements prometteurs qui s’annoncent dans la wilaya, c’est une bouffée
d’oxygène pour l’emploi, comment voyez-vous l’avenir ?
C’est un avenir très prometteur parce que nous avons pas mal d’accords de principe des projets d’envergure qui vont démarrer dans la wilaya de Sétif. Il faut dire aussi que dans notre wilaya on travaille. En ce qui nous concerne, nous avons atteint les objectifs que nous nous sommes fixés pour 2015, c'est-à-dire 20.000 placements. L’objectif est tracé par notre tutelle au niveau d’Alger.
Peut-on avoir une idée sur les grands projets, notamment en matière de demandes d’emplois ?
Nous avons tout d’bord Yapi Merkusi, une entreprise turque pour la réalisation du tramway de Sétif avec une prévision de 4.234 postes de travail, dont 520 déjà réalisés. La société Hyundai pour la réalisation de la centrale électrique d’Aïn Zada avec une prévision de 2.802 emplois, dont 125 placés. Il y a une entreprise chinoise pour la réalisation de 1.000 logements en location vente à Ouled Saber avec une prévision de 1.341 emplois. Une autre Spa Orascom pour la construction et l’expansion d’une nouvelle ligne de production dans la cimenterie d’Aïn Kebira prévoit 5.731 emplois, dont 1.530 déjà placés.
L’Eryapi Turc construction prévoit pour la construction de 3.000 logements à Bir Naassa 1.436 postes. Mapa Turc, l’entreprise réalisatrice de la pénétrante autoroutière Djendjen- El-Eulma a déposé un dossier pour 3.020 emplois, dont 51 placés il y a un mois. La société chinoise pour la réalisation de cinq centrales de production d’électricité photovoltaïque à Aïn Azel prévoit l’emploi de 2.297 personnes. Une très grande partie pourra se concrétiser au cours de cette année 2016.
Quelles sont vos relations et collaborations avec les entreprises, les employeurs ? Est-ce que vous sortez sur le terrain ?
Oui, pour cela on pourra dire que nous avons d’excellentes relations avec toutes les entreprises et les employeurs. L’Anem de Sétif est pénétrée dans le tissu économique au niveau de la wilaya de Sétif à concurrence de 98 %. Nous collaborons avec 8.000 entreprises économiques implantées dans la wilaya de Sétif. Nous entretenons de très bonnes relations avec elles. Nous avons ce qu’on appelle la prospection.
Nous nous déplaçons dans ces entreprises pour présenter le travail de l’Anem. Nous avons effectué 1.032 sorties au cours de l’année 2015. Il y a l’entreprise chez laquelle nous nous rendons pour avoir l’offre et il y a celle qui nous les ramène. On a reçu 3.237 entreprises au cours de l’année dernière. On a l’offre déposée et l’offre collectée. Nos déplacements dans les entreprises nous servent aussi à vulgariser les avantages de nos dispositifs pour les sensibiliser sur nos offres.
Quels sont les problèmes que vous rencontrez quotidiennement ? Nous avons trouvé beaucoup de monde au niveau de la réception, est-ce vous arrivez à traiter tous les cas ?
Pour ce qui est des grands problèmes, nous n’avons pas, mais nous avons parfois de par notre travail quelques personnes mécontentes, contestataires. De petits problèmes. Nous traitons tous les cas et essayons de satisfaire le maximum possible de demandeurs d’emploi dont il faut se mettre à leur place et ce n’est pas facile. Pour cela, Je tiens à féliciter et remercier l’ensemble du personnel pour son dévouement, sa patience et son courage pour accueillir et travailler avec ce nombreux public, la plupart du temps chômeur à la recherche d’emploi chose qui n’est pas facile et aisée. Oui, il faut le dire, il y a parfois un public un peu difficile, pas facile à gérer. Nous recevons quotidiennement 200 à 300 personnes au niveau de l’agence de Sétif. Si on compte les autres agences, nous recevons jusqu’à 1.000 personnes à la recherche d’un emploi ou d’un changement et c’est légitime. Malgré cela, les résultats sont là et encourageants. Pour ma part je reçois tous les jours de 8h à 16h30 sauf cas de force majeure, mission, réunion etc. Je reçois du dimanche au jeudi. Toutes les portes sont ouvertes pour tout le monde pour nous solliciter. Nous avons un effectif de 101 employés pour l’ensemble des agences. Nous sommes aussi membre dans les commissions Cnac et Ansej.
Une dernière question vous concernant, vous êtes femme et responsable, comment conciliez-vous votre travail avec celui du foyer ?
En ce qui me concerne j’assume mes responsabilités et celle de femme en toute symbiose et sans aucun problème. J’ai de très bonnes relations avec tout le monde à travers toute la wilaya.
Entretien réalisé par