Cinéma et censure : Hommage à René Vautier, réalisateur du film Avoir vingt ans dans les Aurès

Publié par DK News le 04-02-2016, 19h43 | 28

Les 16es Journées cinématographiques dionysiennes, sous le thème «Le cinéma, témoin et miroir de notre société», ont ouvert leurs portes mercredi soir à Saint-Denis avec un hommage rendu à René Vautier, un cinéaste militant interdit et emprisonné pour ses productions.

Consacrées à la censure, les Journées cinématographiques dionysiennes ont prévu, du 3 au 9 février, la diffusion des films rares du réalisateur de «Avoir vingt ans dans les Aurès» (1972), annoncent les organisateurs. Au programme, des débats autour de la censure au cinéma et des projections de films, notamment ceux censurés, autocensurés et interdits.

«Que ce soit en Russie, aux Etats-Unis, en Iran, en Chine ou en France, hier comme aujourd’hui, les actes de censure nous parlent toujours du maintien de l’ordre public, de la sauvegarde des intérêts de l’Etat, de la conformité aux normes admises de comportement, de la protection de la jeunesse», expliquent les organisateurs de cette manifestation qui ont programmé le passage de 80 films classiques ou inédits, accompagnés de rencontres avec des cinéastes.

Il s’agit notamment de Pascal Aubier, Malek Bensmaïl, Jean-Claude Brisseau, Marielle Issartel, Alejandro Jodorowsy, Lionel Soukaz, pour ne citer que ceux-là.

Demain, 4 séances spéciales sont programmées sur le cinéaste engagé René Vautier, mort le 4 janvier2015, ce Breton est connu pour avoir été sur tous les fronts «du colonialisme à l’écologie, du racisme aux luttes sociales, de l’Afrique à l’Algérie, où il filme du côté du maquis», a rappelé le quotidien le Monde dans son édition d’hier.

Figure emblématique du cinéma militant français, il a 180 films à son actif.
Une autre séance particulière, intitulée «Le Pen et la torture en Algérie», sera présentée par l’historienne Raphaëlle Branche, spécialiste de la violence coloniale.

«Ce film de 1985 dénonce le recours systématique, durant la guerre de libération, à la torture par l’armée française à partir de 1957 et la loi d’amnistie votée en 1968, qui invalide les poursuites ayant trait aux crimes de guerre en Algérie».

Parmi les films qui seront diffusés, les organisateurs ont programmé, entre autres, «L'Age d'or» de Luis Bunuel, «La Chair et le sang» de Paul Verhoeven, «L'émigré» de Youssef Chahine, «La jeune fille» de Souleymane Cissé.