El Djahidia suscite un débat autour du penseur et philosophe algérien Hamouda Bensaï

Publié par DK News le 04-02-2016, 19h45 | 163

Un colloque international consacré à un penseur et philosophe Algérien méconnu, en l’occurrence Hamouda Bensaï, se tient à la maison de la culture de Batna à l'initiative de l’association culturelle El Djahidia.

«Il s’agit d’évoquer et de mettre en lumière des figures de la carrure de Hamouda Bensaï dans le cadre d’un travail sur le patrimoine et l’identité, apte à consolider la confiance de la nation en ses potentialités et à sa capacités à s’affirmer devant l’autre», a indiqué à l’APS Mohamed Tine, président de l’association El Djahidhia.

Le rencontre de Batna présente au public cette figure de la culture algérienne qui a vécu dans la marginalisation et n’a bénéficié de l’intérêt qui lui est dû qu’après sa disparition, a souligné, de son côté, le président de la section locale d’El Djahidia, Bouzid Saber.

La rencontre a été ouverte mardi par la lecture de l’hommage rendu par Malek Bennabi, dans ses ouvrages «Mémoires d’un témoin du siècle» et «Le phénomène coranique», à ce penseur qu’il qualifie «d’ami, de maître à penser, de spécialiste du monde musulman et de victime des forces coloniales impitoyables».

Selon les intervenants, Bensaï est né à Batna en 1902 au sein d’une famille conservatrice.
Il a fait ses études primaires dans sa ville avant de rejoindre l’institut du cheikh Ben Badis à Constantine.

Durant les années 1920, il se rend à Paris (France) où il poursuit des études de philosophie.
Sa pensée encyclopédique alliant la culture islamique aux sciences humaines occidentales, et son activisme au sein des groupes d’étudiants algériens, lui valurent d’être poursuivi par les services spéciaux français.

Cette cabale, associée au courroux de l’orientaliste Louis Massignon, finirent par l’empêcher de soutenir sa thèse. Les conférenciers ont également relevé que cet intellectuel était considéré par les réformistes comme un des leurs tandis que les modernistes y voyaient un pionnier de la «pensée illuminée» au moment où pour le commun des habitants de Batna, il fut «un simple écrivain public installé dans un café populaire jusqu’à sa mort en 1998 des suites d’une longue maladie».

Le directeur de la culture de Batna, Omar Kebbour, a indiqué que des efforts seront déployés avec le concours de l’université de Batna et des intellectuels locaux pour «tenter de découvrir auprès de ses proches des écrits et des manuscrits de Hamouda Bensaï en vue de les valoriser et de les faire connaître».