Le Président sahraoui condamne la «campagne d'incitation aux troubles» menée par le Maroc

Publié par DK News le 08-02-2016, 15h42 | 37

Le Président sahraoui et Secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, a condamné la «campagne d’incitation aux troubles» menée par le Maroc à travers la provocation de «conflits ethniques» entre les étudiants sahraouis dans les sites universitaires marocains, a rapporté dimanche l'agence de presse sahraouie (SPS).

S'exprimant lors de la cérémonie de passation de consignes de la présidence de la Commission sahraouie des droits de l’homme, le président sahraoui a comparé «les récentes campagnes médiatiques du Maroc visant à encourager et alimenter la haine odieuse contre le peuple sahraoui à celles du régime de l'apartheid en Afrique du Sud», a précisé SPS.

Le président Mohamed Abdelaziz a en outre condamné l»'assassinat de citoyens amazighs», soulignant que «le makhzen vise par ces actes à semer la confusion entre les deux peuples frères, surtout après l'échec de toutes ses politiques d'intimidation contre les citoyens sahraouis».
Il a en outre insisté sur la nécessité de «resserrer les rangs et l'unité du peuple sahraoui autour de son représentant légitime le front Polisario», appelant le Maroc à «arrêter tous ces actes, et à la tolérance» dans «le respect du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à la liberté».

Sahara occidental : la position de la France doit être «plus équilibrée»

Le Comité d'action et de réflexion pour l'avenir du Sahara occidental (CARASO) a qualifié de «graves» les déclarations de l'ex-président français Nicolas Sarkozy qui a affiché son soutien au Maroc à propos du conflit au Sahara occidental occupé, estimant que la position de la France devrait être «plus équilibrée» à l'égard de cette question.

M. Sarkozy, président du Parti +Les Républicains+ a, dans un discours prononcé récemment au Centre de recherche et d'études stratégiques des Emirats (ECSSR), injustement réaffirmé son «soutien au Maroc» à propos du conflit au Sahara occidental occupé. 

Dans une lettre adressée à Sarkozy, le CARASO a dénoncé la «gravité de ce genre de déclaration» qui, selon lui, «ne pourrait qu'attiser la tension dans la région et ne pourrait en aucun cas concourir à résoudre ce conflit».

«La position de la France, qui reste un partenaire stratégique des pays de la région, devrait être plus équilibrée et pourrait apporter sa contribution indispensable à une solution de ce conflit conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies», a estimé le Comité.

Pour sortir de cette impasse et devant la persistance de ce conflit, les deux parties, le Front Polisario et le Maroc «doivent agir conformément à la légalité internationale et accepter la voix démocratique des urnes pour que le peuple du Sahara occidental puisse choisir librement son destin», a-t-il réaffirmé dans sa lettre.

«Aussi j'ose croire que la France puisse enfin faire preuve d'objectivité et de neutralité concernant la question du Sahara occidental dont la solution juste et pacifique sera d'un apport inestimable pour la paix, la réconciliation au Maghreb et pour le partenariat euro-maghrébin», a, par ailleurs, conclu le président de l'association française basée à Paris, Najem Sidi.