Déchéance de la nationalité en France : L'article de la discorde

Publié par Cherbal E-M le 09-02-2016, 17h59 | 178

Le débat parlementaire suscité par le projet de révision de la Constitution en France ne se limite pas aux seuls cercles politiques.

Une pléiade de personnalités du monde politique, de la société civile et des milieux d’affaires  a appelé hier à un rassemblement , ce mardi 9 février, à 14 heures devant le Parlement à Paris,  pour mobiliser l’opinion publique et faire adhérer les parlementaires à un appel pour le rejet  de la disposition relative à la déchéance de la nationalité, contenue dans le projet de Constitution, préparé par le gouvernement. Contactée par notre bureau de Paris?

Madame  Ferial Furon, Présidente de FARR, Franco-Algériens républicains rassemblés, signataire de l’appel aux côtés de personnalités politiques dont un ancien ministre,  le maire de Mantes La Jolie et la  vice-présidente du Conseil départemental des Yvelines, nous a présenté les grandes lignes de cette action déclenchée sous le mot d’ordre ‘’Les Français binationaux n’ont pas besoin d’un alinéa spécifique dans la Constitution !’’, en indiquant qu’il s’agit d’un appel  « non partisan lancé aux parlementaires pour qu’ils rejettent le projet de loi constitutionnelle inscrivant dans la Constitution la déchéance de nationalité pour les Français binationaux ».

Relayé par le site www.opinion-internationale.com, le texte de l’appel mentionne la présence de parlementaires de tous bords politiques à ce rassemblement, pour  « expliquer les raisons de leur opposition à ce projet qui divise les Français et nous détourne des vrais défis auxquels la France doit faire face ». La cible d cette démarche est « l’article 2 du projet de loi constitutionnelle tendant à modifier l’article 34 de la Constitution de la Ve République », souligne le texte de l‘appel indiquant en effet qu’il  «fixe les règles concernant […] les conditions dans lesquelles une personne peut être déchue de la nationalité française ou des droits attachés à celle-ci lorsqu’elle est condamnée pour un crime ou un délit constituant une atteinte grave à la vie de la nation… ». Cet article dédié aux seuls binationaux est vu comme  «contraire aux valeurs de la République », en plus du fait, souligne l’appel qu’il  «ne renforcera en rien la lutte contre le terrorisme ».

Les initiateurs de l’appel rappellent « que seuls deux des onze terroristes identifiés dans les attentats sanglants de 2014 et 2015 en France étaient binationaux », pour marteler fermement que « la lutte contre le terrorisme exige autant de fermeté dans l’action sécuritaire que de détermination au maintien de l’unité nationale» et que «  l’immense majorité des Français binationaux sont 100 % Français et fiers de l’être ! » Soulignant l’invitation claire faite à la question identitaire dans un « climat déjà lourd, pour ne pas dire nauséabond », l’appel  note que la démarche adoptée pour conduire cette réforme dénote une « honte mal dissimulée de l’intention, manifestement politique, de stigmatiser certains Français ».

Cherbal E-M