Libye : Un nouveau délai pour le Conseil présidentiel en vue de présenter un gouvernement d'union nationale

Publié par DK News le 10-02-2016, 17h30 | 24

Le Conseil présidentiel libyen a bénéficié d'un nouveau délai pour présenter d'ici à dimanche un gouvernement d'union nationale, qui doit permettre au pays de sortir de la crise politique et sécuritaire qui le secoue depuis 2011.

Mercredi, le Parlement libyen reconnu par la communauté internationale a précisé sur son site internet que les députés ont décidé de donner "un nouveau délai, jusqu'à dimanche, pour la formation du gouvernement d'union nationale", répondant ainsi favorablement à une demande du Conseil présidentiel.

Le Conseil, composé de neuf membres de factions rivales libyennes et dirigé par Fayez al-Sarraj, qui devrait devenir le futur Premier ministre selon un accord sous l'égide de l'ONU, devait initialement proposer une liste de ministres mercredi. Mais il avait demandé lundi un délai supplémentaire pour former cette équipe gouvernementale.
L'émissaire de l'ONU pour la Libye, Martin Kobler, a déclaré, pour sa part, que le Conseil présidentiel est "en réunion jour et nuit pour présenter une bonne liste pour le gouvernement d'union".

Un nouveau staff gouvernemental plus restreint
Le nouveau gouvernement d'union qui est vu par la communauté internationale comme un élément clé pour mettre fin au chaos qui règne en Libye, sera plus restreint que celui qui a été proposé en janvier.
Un premier gouvernement de 32 ministres avait été annoncé le 19 janvier mais il avait été rejeté le 25 du même mois par le Parlement reconnu par la communauté internationale.

"Des 104 députés présents aujourd'hui, 89 ont dit non", avait indiqué l'un d'eux, Ali al-Gaydi, à l'issue de la séance convoquée pour l'approbation du gouvernement d'union, dont la composition a été annoncée depuis Tunis par le Conseil présidentiel désigné aux terme de l'accord politique libyen du 17 décembre dernier.Les députés avaient "rejeté ce gouvernement à cause du nombre des ministres" jugé trop élevé, selon un autre député, el-Salhine Abdelnabi.

Un revirement dans la position du Parlement est envisageable puisqu'il a "accordé 10 jours pour que soit formé un nouveau gouvernement avec moins de ministres", d'après Fathi Abdelkarim, un responsable présent à Tobrouk.

Lors d'une visite vendredi à Shahat (est de la Libye) où il s'était entretenu avec le président du Parlement reconnu, Aguila Saleh, l'émissaire de l'ONU avait exhorté les parlementaires à accorder leur confiance au nouveau gouvernement d'union qui leur sera soumis.

Le gouvernement d'union dirigé par Fayez el Serraj, doit avant d'entrer en fonction être approuvée par une majorité des deux tiers au sein du Parlement reconnu, qui a échoué à deux reprises à tenir une séance en l'absence de quorum.

S'il devient opérationnel, ce sera une étape importante pour la stabilisation du pays, qui pourrait efficacement faire reculer le groupe terroriste autoproclamé "Etat islamique" (EI/Daech), qui jusqu'à présent prospère en raison du vide institutionnel et politique dans le pays.

La communauté internationale insiste sur une Libye "stabilisée"
La communauté internationale ne cessent de lancer des appels pressants à l'approbation du gouvernement d'union nationale en Libye, qui doit être "stabilisée" aussi bien pour le Maghreb que pour l'Europe.

"Une Libye stabilisée est dans l'intérêt de tout le Maghreb et de toute l'Europe", avait déclaré le président du Parlement européen, Martin Schulz, en notant que l'UE partageait "le même objectif de voir un gouvernement d'union nationale prendre ses fonctions avec tout le soutien du peuple libyen".

"Les Européens doivent prendre toute la mesure des conséquences économiques, sociales et sécuritaires que l'instabilité en Libye fait peser sur la paix civile et la croissance économique chez vous et chez vos voisins", avait-il ajouté.

La Tunisie a dit à plusieurs reprises être particulièrement touchée par l'instabilité en Libye. Le président, Béji Caïd Essebsi, s'était récemment inquiété d'une éventuelle intervention internationale dans ce pays, réclamant d'être "consulté".

Il avait insisté que la communauté internationale "sera dans l'obligation de bien saisir avec les pays de voisinage en la matière". "Il est de l'intérêt de la Tunisie, de la région et du monde que la Libye soit unie et stable", avait-il souligné, ajoutant que la communauté internationale est appelée plus que jamais à "aider les Libyens à réussir une réconciliation globale, parfaire la transition et entamer la reconstruction".

Pour sa part, le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, avait évoqué avec son homologue égyptien, Sameh Choukri, la situation en Libye, ajoutant qu' "il y a un important agenda en ce moment", concernant ce pays.

La Libye est plongée dans le chaos depuis la chute de l'ancien guide Maammar El-Gheddafi en 2011 et deux autorités politiques se disputent le pouvoir depuis l'an dernier, l'une basée à Tripoli et l'autre, la seule reconnue internationalement, basée à Toubrok dans l'Est.