Syrie : Poursuite des efforts de la communauté internationale pour relancer les pourparlers de paix

Publié par DK News le 10-02-2016, 17h53 | 25

La situation actuelle en Syrie, demeure l'une des préoccupation majeure de la communauté internationale qui poursuit ses efforts pour venir à bout de ce conflit, à la veille d'une réunion à Munich entre l'opposition "entêtée" et le gouvernement syrien, sous l'égide de l'ONU.

En prélude de la réunion de Munich prévue jeudi, du Groupe international de soutien à la Syrie (ISSG) rassemblant 17 pays et trois organisations multilatérales, les efforts des pays impliqués se poursuivent et se multiplient pour trouver une solution politique au conflit qui dure depuis près de cinq ans.

Cette réunion entre dans le cadre des efforts visant à relancer les discussions de paix indirectes de Genève suspendues par le médiateur de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, jusqu'au 25 février, en raison de profondes divergences entre les différentes parties syriennes.

Dans ce contexte, le ministre des Affaires étrangères russe Serguei Lavrov a fait part lundi d'un plan aux Etats-Unis visant à un cessez-le-feu en Syrie. "Nous avons suggéré à Washington un plan réaliste pour la mise en vigueur d'un cessez-le-feu en Syrie", a-t-il déclaré."Les Etats-Unis examinent cette suggestion. Nous attendons une réponse. J'espère que ça ne sera pas long", a-t-il ajouté.

Cette proposition intervient au lendemain d'un grand succès enregistré par l'armée syrienne soutenue par Moscou dans la province d'Alep bastion des rebelles.La veille, le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, avait appelé, la Russie à "se joindre aux efforts destinés à apporter un cessez-le-feu immédiat" en Syrie, estimant que "la Russie rend les choses beaucoup plus difficiles pour pouvoir se mettre à la table (des pourparlers) et avoir une conversation sérieuse", en allusion aux frappes russes depuis plus d'une semaine sur les positions des groupes terroristes en appui à l'offensive des forces gouvernementales à Alep qui ont fait fuir plus de 40 000 civils vers la Turquie voisine.

La priorité est à l'aide humanitaire
La tenaille militaire syrienne qui se referme davantage sur les rebelles et groupes armés dans les provinces du nord-ouest de la Syrie notamment Alep, a conduit ces derniers jours à la fuite de plus de 40 000 personnes vers la Turquie suscitant l'inquiétude de l'ONU et des ONG. Mardi, l'ONU a exhorté la Russie de cesser ses bombardements sur Alep (nord de la Syrie) et à la Turquie d'ouvrir sa frontière aux réfugiés qui fuient la ville.

"La priorité, et la meilleure réponse humanitaire, est que les bombardements cessent et que la frontière s'ouvre pour laisser les gens traverser et les fournitures entrer afin de continuer à ravitailler" les civils dans la région d'Alep, a déclaré Stéphane O'Brien le patron des opérations  humanitaires de l'ONU. "Tous les bombardements devraient cesser".

Malgré les appels de la communauté internationale, Ankara maintient fermé le poste-frontière d'Oncupinar, seul point de passage accessible entre le nord de la province d'Alep et la Turquie.
A l'intérieur du pays, l'aide humanitaire continue d'être entravée par les belligérants, en particulier dans les zones difficiles d'accès ou assiégées.

Face à cette situation, le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies a annoncé avoir commencé à distribuer des vivres aux personnes déplacées par de récents combats dans le nord de la ville d'Alep, en Syrie. Selon l'ONU, 486.700 personnes vivent dans des régions assiégées par l'armée ou par les rebelles. Des dizaines de personnes y sont mortes de malnutrition et du manque d'assistance médicale.

Une réunion à Munich pour relancer les pourparlers
Des représentants de 17 pays et trois organisations devraient se réunir jeudi à Munich dans un climat tendu pour tenter de relancer le processus diplomatique après l'échec de Genève fin janvier.
En effet, les accusations fusent de part et d'autres.

Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a dénoncé des ambiguïtés de Washington acteur principal dans la coalition internationale contre le groupe autoproclamé "Etat islamique" (EI/Daech), mettant en doute sa volonté de relancer le processus de paix.

Et le président turc Recep Tayyip Erdogan a dénoncé le soutien militaire des Etats-Unis aux Kurdes syriens en affirmant que la politique américaine avait fait de la région une "mare de sang".
La Turquie accueille déjà 2,7 millions de réfugiés syriens, redoute un nouvel afflux pouvant selon elle atteindre 600.000 personnes.