L'application du droit international humanitaire sur la question du Sahara occidental, thème d’une conférence à Genève

Publié par DK News le 10-02-2016, 23h18 | 66

L'application du droit international humanitaire sur la question du Sahara occidental, au sein de la huitième édition de "mémoire blessée" consacrée cette année à la cause sahraouie est le thème d'une conférence tenue, mardi à Genève, en présence de la représentante du Front Polisario en  Suisse Maima Abdessalam et de plusieurs spécialistes du droit international, a rapporté hier l'agence de presse sahraouie (SPS).

Intervenant au cours de cette conférence, le professeur Eric David a passé en revue le statut juridique de la question du Sahara occidental et le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance, a indiqué l'agence.

Pour sa part, le directeur de l'Institut de droit international à l'Université de Genève, le professeur Marco Sassouli, a présenté un exposé sur la conformité de l'application des Conventions de Genève au Sahara occidental, à la lumière de la signature par le Front Polisario du Protocole additionnel à ces conventions, dénonçant ainsi l"'exploitation illégale des ressources naturelles sahraouies par le régime marocain".

Intervenant au nom de l’Association des Familles et des Disparus Sahraouis (AFAPREDESA), Mme Abida Mohamed Mazin, a condamné "les disparitions forcées, la détention arbitraire des Sahraouis dans les territoires occupés du Sahara occidental de la part des autorités marocaines", appelant à "un mécanisme onusien devant garantir la protection des civils sahraouis dans les territoires occupés contre la répression marocaine".

L’AFAPREDESA, qui a été constituée en août 1989 dans les camps de réfugiés sahraouis, exige la libération et le retour en vie des prisonniers et disparus.Elle a établi une liste de 800 civils, hommes, femmes et enfants, disparus et prisonniers. Certains hommes étaient détenus dans des prisons marocaines depuis 1975.

L’AFAPREDESA dénonce également la répression, la torture, les intimidations et les arrestations arbitraires des Sahraouis, par l'occupant marocain, au mépris de leurs droits légitimes à l’autodétermination et à l’indépendance.

En 1991, 300 disparus ont été libérés des prisons marocaines dans un état de délabrement physique avancé. La liste des disparus compte encore 526 noms et l’association continue de se battre pour obtenir leur libération.

La conférence sur la question du Sahara occidental s'est tenue à Genève en présence des membres du comité suisse de soutien au peuple sahraoui, l’Ambassadeur de la Namibie au Conseil des droits de l'homme, la présidente de l'Appel de Genève, les fonctionnaires du Comité international de la Croix-Rouge ainsi que des professeurs, des étudiants et de la presse internationale, a précisé l'agence sahraouie.

Inscrit depuis 1966 sur la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'ONU portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental et la dernière colonie en Afrique, occupée depuis 1975 par le Maroc, soutenu par la France.

 

L’Unesco contre la tenue prochaine du Forum Crans Montana à Dakhla occupée

L’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) est contre la tenue prévue en mars prochain de la prochaine édition du Forum Crans Montana à Dakhla, ville occupée du Sahara Occidental.

"Je tiens à vous informer que cette année encore l’Unesco n’a été ni consultée, ni associée à l’organisation de cet évènement et notre organisation n’a à aucun moment confirmé sa participation d’une quelconque manière et n’y participera pas", a écrit le sous directeur général pour les relations extérieures et l’information du public, Eric Falt, dans une lettre au président du Comité suisse de soutien au peuple sahraoui, Berthier Perregaux, citée mercredi par l'agence de presse sahraouie (SPS).

"L’Unesco, comme vous le savez ne saurait s’associer à une conférence se tenant à Dakhla, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l’organisation des Nations unies, auxquelles notre organisation est tenue à se conformer", a soutenu l’organisation. En 2015, le Forum Crans Montana avait été critiqué pour avoir tenu sa session annuelle sur l'Afrique et la Coopération Sud-Sud à Dakhla occupée.

L'UA, l'ONU et l'Union européenne (UE) avaient alors rendu publiques des déclarations et des résolutions en 2015 annonçant le boycott de la dernière édition à Dakhla. La communauté internationale ne reconnaît pas la prétendue "souveraineté" du Maroc sur ce territoire en attente de décolonisation.

Inscrit depuis 1966 sur la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'ONU portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental et la dernière colonie en Afrique, occupée depuis 1975 par le Maroc, soutenu par la France.