La BCE envisage de supprimer le billet de 500 euros

Publié par DK News le 11-02-2016, 15h59 | 93

La Banque centrale européenne (BCE) va prendre "prochainement" une décision sur une éventuelle suppression de la coupure de 500 euros, et les arguments pour son maintien sont "de moins en moins convaincants", a indiqué jeudi un directeur de l'institution financière européenne.

"Nous réfléchissons activement à la question et prendrons une décision prochainement", a dit Benoît Coeuré, membre du directoire de la BCE, dans une déclaration à un quotidien français qui l'interrogeait sur l'avenir du billet de 500 euros, la plus grosse coupure disponible dans les 19 pays du bloc monétaire.

"Les autorités compétentes soupçonnent de plus en plus qu'ils soient utilisés à des fins illicites, un argument que nous ne pouvons plus ignorer", a expliqué M. Coeuré au journal français à propos des billets roses.

Ceux-ci, qui représentent seulement 3% du nombre de billets en euros en circulation mais 28% de leur valeur cumulée selon les statistiques de la BCE, permettent de transporter discrètement d'énormes montants.

Leur rôle dans la circulation d'argent sale, la corruption et le financement d'activités illégales est de plus en plus montré du doigt, alors que l'UE a décidé de renforcer son action de lutte contre le financement du terrorisme.

La Commission européenne avait indiqué début février vouloir "travailler avec la BCE et toutes les parties concernées pour voir si une action spécifique à ce sujet (était) nécessaire".

"De mon point de vue, les arguments en faveur du maintien du billet de 500 euros sont de moins en moins convaincants", a déclaré M. Coeuré.

La décision finale appartiendra au conseil des gouverneurs de la BCE, qui réunit les six membres du directoire et les 19 gouverneurs des banques centrales nationales.

Plusieurs experts ont déjà mis en doute l'efficacité de la mesure dans la lutte contre la criminalité. "Les représentants du crime organisé ne sont pas idiots, le blanchiment d'argent se fait depuis longtemps essentiellement par le biais d'entreprises fictives, et de manière dématérialisée", assurait ainsi Friedrich Schneider, expert en économie souterraine de l'Université de Linz en Autriche, cité dans la presse allemande.

(APS)