Diplomatie Selon le spécialiste du Moyen-Orient, Ardavan Amir-Aslani : «La diplomatie algérienne a toujours eu les capacités de s’adapter à l’évolution des influences géostratégiques»

Publié par DK News le 16-02-2016, 18h13 | 101

La diplomatie algérienne a toujours eu la capacité de s’adapter à l’évolution des influences géostratégiques dans sa région et dans le monde, a affirmé à l’APS le spécialiste du Moyen-Orient, Ardavan Amir-Aslani. «(à) l’Algérie, loin de défendre des thèses figées dans le temps, a toujours eu la capacité de s’adapter à l’évolution des influences géostratégiques dans sa région et du monde qui l’entoure», a-t-il dit dans un entretien, en marge d’une cérémonie de vente-dédicace,

lundi soir à l’ambassade d’Algérie à Paris, de son livre «L'âge d'or de la diplomatie algérienne» paru à Alger et Paris aux Editions Média-Plus et du Moment (2015). Pour ce professeur de la géopolitique du Moyen-Orient, à l’école de Guerre Economique de Paris, la constance de l’Algérie «n’est pas celle de l’idéologie mais des valeurs, celles du respect de la légitimité du pays et de sa souveraineté nationale», soulignant dans ce contexte qu’elle «a assumé les conséquences de son indépendance diplomatique».

«Bien évidemment, cette indépendance diplomatique a créé des mécontents qui ne partagent pas cette vision souveraine de la diplomatie algérienne en général», a expliqué Amir-Aslani, avocat au barreau de Paris. Pour bien illustrer cette «vision souveraine» de la diplomatie algérienne,
il s’est référé à la question syrienne où, a-t-il fait observer, l’Algérie «défend la légitimité du pouvoir de Damas, fondée sur une pensée séculière», position qui l’a met, a-t-il dit, en substance, «en opposition avec des pays de la région du Moyen-Orient».

A propos de son ouvrage, sorti en novembre dernier, qu’il a dédicacé en présence de deux anciens ministres des Affaires étrangères, Lakhdar Brahimi et Mohamed Bedjaoui, l’auteur, d’origine iranienne, a expliqué qu’il avait choisi la période 1962-1978 «à cause des différents conflits qui ont opposé l’Iran avec le monde, en particulier les accords de 1975 d’Alger qui ont permis l’identification de la frontière entre l’Iran et l’Irak, l’affaire des otages américains en 1980 et la fin de la guerre Iran-Irak en 1988».

«C’est dans ces conflits que l’Algérie a joué un rôle majeur en tant qu’acteur avec une mission de bons offices et que j’ai souhaité revisiter cette période en particulier», a-t-il ajouté, annonçant la parution prochaine d'un autre ouvrage intitulé «Iran, le sens de l’histoire».

Il a soutenu, dans ce cadre, que «cet âge d’or de la diplomatie algérienne était surtout la conséquence des principes d’indépendance de l’Algérie et des acteurs hors du commun qui ont transposé, dans la pratique, ces valeurs d’indépendance, de souveraineté et d’anticolonialisme».