Le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU en Irak, Jan Kubis, a déclaré mardi que le gouvernement irakien gagne progressivement du terrain face au groupe terroriste autoproclamé "Etat islamique" (EI/Daech), dont l'attrait auprès des populations marginalisées diminue.
"La libération durable de Beiji, de Sinjar, et surtout de Ramadi, ainsi que la sécurisation des zones environnantes contre les combattants de Daech, ont donné au peuple irakien l'espoir que le pays peut être û et sera û libéré de Daech", a salué M. Kubis, à l'occasion de la réunion trimestrielle du Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation en Irak.
Le représentant spécial a cependant estimé que la menace représentée par le groupe terroriste, notamment sa capacité à prendre pour cible des civils dans les zones contrôlées par le gouvernement, ne devait pas être sous-estimée, comme en témoigne un attentat récent, d'une relative complexité, commis dans un centre commercial de Baghdad, le 11 janvier dernier.
M. Kubis a insisté sur le fait que l'unité du pays était primordiale pour venir à bout de Daech, tout en regrettant le manque de progrès dans la mise en £uvre d'un système politique inclusif, basé sur le principe d'égalité dans les prises de décision, au niveau fédéral comme à l'échelon local. Outre l'unité entre les irakiens, M. Kubis a insisté sur la nécessité pour les autorités irakiennes et le gouvernement régional du Kurdistan de s'unir dans la lutte contre Daech, notant avec satisfaction un regain de volonté de collaborer entre Baghdad et Erbil depuis le mois de janvier.
La stabilisation des zones libérées du contrôle de Daech et le retour en toute sécurité des personnes déplacées sont par ailleurs d'une importance capitale pour vaincre le groupe terroriste, a estimé le Représentant spécial. "Il y a cependant un certain nombre de complications qui limitent le rythme des retours, dont un grand nombre d'engins explosifs improvisés posés par Daech qui doivent être enlevés avant que les populations puissent rentrer chez elles, et la destruction sans précédent des infrastructures et maisons", a dit M. Kubis.