Table ronde au forum de DK News - Salon international de Zootechnique du 15 au 17 Mai à Alger : «Filière avicole en Algérie, états généraux et perspectives»

Publié par Said Abjaoui, Rachid Rachedi le 20-02-2016, 21h25 | 139

C'est le thème qui a été choisi pour organiser un Salon international de zootechnique au palais des expositions Safex-Alger du 15 au 17 mai 2016. Les organisateurs M. Laala Boukhalfa, expert avicole, commissaire du quatrième Salon international des techniques de l'agro élevage Zootech_expo,et M. Yahia Zen co-organisateur de l'évènement ont bien voulu en informer DK News.

Il fut un temps où le poulet de chair était hors de portée des bourses moyennes tandis que les œufs tout aussi rares pouvaient s'acheter uniquement dans les souks el fellah et quand il fallait s'en approvisionner dans un magasin en plus il s'agissait d'acheter un autre produit selon le principe de la vente concomitante. Si vous voulez par exemple acheter des patates,  il faudrait acheter avec une pelle ou autre chose. Aujourd'hui, ou plus récemment, l'aviculture algérienne produit entre 350 et  4 75  tonnes de viande de volailles (soit environ 240 millions de poulets) et plus de 3milliards d'œufs de consommation. La filière avicole est constituée de 20 000 éleveurs , et fait vivre 2 millions de personnes. Ç'aurait été un grand succès si la filière ne dépendait pas des importations avec 80% des 2.500.000 tonnes d'aliments(maïs, tourteau de soja et complément minéral vitamines). Cette forte dépendance du marché extérieur des aliments de l'aviculture concentrés pour volailles demeure le principal frein au développement de l'aviculture. Le maïs le soja représentent plus de 70% de la ration alimentaire.

Nombre d'éleveurs ont rencontré des difficultés tels les intrants, les charges le désengagement de l'Etat, la commercialisation de leurs produits) et ont abandonné cette activité.

Il faut mener des actions de modernisation pour s'intégrer avec profit dans l'OMC et au partenariat avec l'UE.  La filière avicole a connu un essor spectaculaire  grâce à l'intervention de l'Etat depuis les années 80. Actuellement, le fonctionnement reste à améliorer car elle entraine des surcouts à la consommation. Cette production semi-industrielle est marquée par une instabilité chronique des prix et une récession qui implique le dérèglement de l'ensemble de la filière.

Le premier semestre marqué par une dynamique des marchés des produits avicoles a montré la spécificité d'un marché instable, attestant de la fragilité de ces filières qui restent dépendante en majorité du marché international.

En effet, en comparaison trimestrielle, les prix du poulet de chair ont enregistré des tendances à la baisse au cours de ce trimestre tant au niveau de la production, de l'abattage que des prix au détail. Même constat pour l'œuf de consommation, ou on a enregistré une légère diminution des prix aux stades de la production et du détail, due à une disponibilité de ce produit en quantité suffisante sur les marchés durant les mois de février et mars 2015.

Le fait saillant enregistré durant ce trimestre,  la stabilité des prix du poulet aux différents stades de la filière, notamment durant les mois de février et mars. Cette disponibilité des poulets sur les marchés est due aux mises en place effectuées durant les mois de décembre 2014 et janvier 2015

Les différents intervenants n'arrivent pas à s'organiser en groupements d'intérêts communs GIC.

Said Abjaoui


Du 15 au 17 mai à la Safex : 4e Salon international de zootechnie

Après 3 précédentes éditions réussites, Licorne business, organise du 15 au 17 mai 2016 au Palais des Exposition des Pins Maritimes, (Safex, Alger), la 4e édition du Salon international de zootechnie (Zootech-expo 2016), sous le thème «Filière avicole, états généraux». Ce rendez-vous des experts du monde avicole regroupera des professionnels issus des quatre coins du pays.   

 

70% des intervenants dans le secteur avicole ne respectent pas les normes de production 

Lors de son intervention, le commissaire du Salon Zootech-expo a dénoncé l’anarchie qui règne dans le secteur avicole. D’après M. Laâla, 70% des avicoles qui exercent dans le domaine n’ont rien à avoir avec la profession. Attirés par le gain que peut rapporter l’investissement dans ce secteur, la plupart d’entre eux ne respectent aucune norme de production et ne suivent aucun des programmes spécifiques conçus pour l’aviculture.

A titre d’exemple, le nombre de poulets élevés dans un bâtiment ne doit pas dépasser 10 à 15 sujets par m2.

La surdensité dans les poulaillers rend l’accès aux mangeoires et aux abreuvoirs très difficiles ce qui a pour conséquence  d’augmenter le risque d'hétérogénéité dans les lots. En conséquence, les pertes subies par l’aviculteur sont répercutées sur le consommateur. 

 

La certification HACCP, un obstacle pour l’exportation

Interrogé sur les possibilités offertes pour les aviculteurs algériens pour exporter l’excédent de leur production à l’étranger, M. Laâla a souligné que l’absence d’une certification qualité  (HACCP) pour attester de l'hygiène et de la sécurité des process alimentaires, constitue un obstacle de taille pour les aviculteurs. Le certificat permet entres autre d’assurer une traçabilité du produit en amont et en aval, jusqu’à sa vente au consommateur.

 

80% de l’abattage se fait clandestinement

L’expert avicole, Laâla Boukhalfa, a tiré la sonnette d’alarme sur la prolifération de l’abattage clandestin. D’après M. Boukhalfa, seuls 20% de la production nationale est prise en charge par les abattoirs publics et privés, le reste transite par les abattoirs clandestins. 

Ce procédé illégal comporte des risques sanitaires qui peuvent avoir des impacts négatifs sur la santé des consommateurs.

Rachid Rachedi