
Les cours des matières premières sur les marchés internationaux ont connu, pour la plupart, une tendance haussière durant la semaine dernière, à l'exception du sucre.
-CEREALES:
Les prix du maïs, du blé et du soja ont légèrement progressé, au cours de la semaine écoulée, sur le marché de Chicago, se contentant pour l'essentiel de suivre un regain de confiance sur les marchés financiers mondiaux, notamment sur le pétrole.
Mais en Europe, les prix du blé ont connu une baisse plombés par la révision à la hausse des prévisions de stocks de blé en France, qui pourraient atteindre le niveau record de 6 millions de tonnes. Pour le moment, les cours ont été soutenus par «la force des marchés financiers, avec de nettes hausses des Bourses et une reprise des prix du pétrole (malgré un repli en fin de semaine)», a expliqué un analyste, ajoutant que les investisseurs sont plus à l'aise à l'idée d'acheter des matières premières.
Parmi les quelques actualités spécifiques aux marchés agricoles, «les cours du maïs ont profité d'annonces favorables sur les exportations», a noté le même analyste, évoquant des ventes à l'étranger et des chiffres hebdomadaires, publiés vendredi par le ministère de l'Agriculture (USDA), nettement supérieurs aux attentes. Aux Etats-Unis, le boisseau de BLE (environ 25 kg) pour mai valait 4,6850 dollars vendredi dernier contre 4,6250 dollars une semaine plus tôt, tandis que le boisseau de maïs (pour livraison en mars) s'échangeait à 3,6675 dollars contre 3,5875 dollars. Sur Euronext, la tonne de blé perdait 50 centimes sur l'échéance de mars, à 152,25 euros, et un euro sur celle de mai, à 158,75 euros. Les prix du maïs étaient stables, à 146 euros la tonne sur l'échéance de mars et 154 sur celle de juin.
-CAFE-SUCRE-CACAO:
Les cours du café se sont consolidés à Londres et sont restés sous pression à New York, sur fond d'incertitudes entourant la récolte au Brésil, premier producteur et exportateur mondial. Alors que le marché s'attend à une solide production d'arabica au Brésil, il est plus sceptique concernant les performances du robusta, dont les zones de culture ont souffert de mauvaises conditions météorologiques.
«La partie nord-est du pays a de nouveau été exposée à des températures élevées et à de la sécheresse, et certains pensent que les pertes de production pour le robusta vont être à nouveau importantes cette année», a relevé un analyste. Or, les prévisions de récolte ne semblaient guère meilleures au Vietnam, le premier producteur de robusta au monde, où l'Association vietnamienne Café-Cacao a averti que la récolte prévue à l'automne pourrait être déficitaire en raison de conditions de culture trop sèches. Les cours du cacao, qui s'étaient montrés hésitants jusqu'alors, sont parvenus à nettement rebondir, portés par des craintes grandissantes entourant le niveau de la récolte en Afrique de l'Ouest, première région productrice de fèves brunes au monde.
Par ailleurs, les cours du sucre ont creusé leurs pertes, atteignant de nouveaux plus bas en près de cinq mois sur fond de déclin du réal brésilien.
La faiblesse du réal face au dollar, devise dans laquelle sont libellés les achats de sucre, pousse en effet les producteurs à vendre leur récolte pour obtenir davantage de billets verts, ce qui a tendance à peser sur les prix.
Sur le Liffe de Londres, la tonne de ROBUSTA pour livraison en mai valait 1.419 dollars vendredi contre 1.412 dollars le vendredi précédent à mais pour livraison en mars.
Sur l'ICE Futures US de New York, la livre d'ARABICA pour livraison en mai valait 116,10 cents, contre 117,35 cents sept jours auparavant. A Londres, la tonne de SUCRE BLANC pour livraison en mai valait 368,20 dollars, contre 378,90 dollars le vendredi précédent. A New York, la livre de SUCRE BRUT pour livraison en mai valait 12,69 cents, contre 13,14 cents sept jours auparavant.
A Londres, la tonne de CACAO pour livraison en mai valait 2.106 livres sterling, contre 2.059 livres sterling le vendredi précédent. A New York, la tonne pour livraison en mai valait 2.880 dollars, contre 2.871 dollars sept jours plus tôt.
-METAUX :
Les prix des métaux de base échangés sur le London Metal Exchange (LME) ont profité dans l'ensemble de la reprise des marchés boursiers en Asie, qui ont rouvert en forte hausse après les congés du Nouvel an lunaire, tandis que le plomb et le zinc, en nette baisse, ont réussi à redresser la barre en fin de semaine.
Le début de la semaine passée a été caractérisé par «un appétit pour le risque significativement plus élevé parmi les investisseurs», qui s'est matérialisé par un net rebond des Bourses asiatiques, Tokyo en tête, alors que les marchés chinois rouvraient après une semaine d'interruption pour les fêtes du Nouvel An.
Cette euphorie inattendue des places financières asiatiques, qui s'est propagée aux marchés européens, prenait à la fois sa source dans la volonté affichée dimanche par Pékin d'empêcher sa monnaie de se déprécier davantage et dans des spéculations sur de possibles nouvelles mesures de soutien de la Banque du Japon (BoJ). Cet interventionnisme a contribué à rassurer les investisseurs et permis par ricochet aux prix des métaux industriels de s'afficher en hausse. Selon des experts, les achats spéculatifs d'investisseurs cherchant à couvrir des positions courtes ont sans doute aussi joué dans ce rebond, qui n'a guère été affecté par les mauvais chiffres du commerce extérieur de la Chine.
Sur le LME, la tonne de CUIVRE (pour livraison dans trois mois) s'échangeait à 4.590,5 dollars vendredi contre 4.494,50 dollars le vendredi précédent.
L'ALUMINIUM valait 1.539 dollars la tonne, contre 1.498 dollars, après avoir atteint vendredi 1.540 dollars, un plus haut en deux semaines. Le PLOMB valait 1.742 dollars la tonne, contre 1.846,50 dollars. L'ETAIN valait 15.840 dollars la tonne, contre 15.400 dollars. Le NICKEL valait 8.400 dollars la tonne, contre 7.735 dollars. Le ZINC valait 1.726 dollars la tonne, contre 1.720 dollars.
De son côté, l'OR a consolidé ses gains à un niveau toujours élevé en raison des incertitudes persistantes qui planent sur l'économie mondiale malgré un bref regain de confiance sur les marchés.
Le métal jaune a en effet connu un fort regain d'attractivité depuis le début de l'année, profitant de son statut traditionnel de valeur refuge en période d'incertitudes. Cette position a été consolidée par la forte volatilité des marchés actions et des cours du pétrole ainsi que l'inquiétude persistante sur la santé de l'économie mondiale.
«La détérioration des perspectives de croissance économique, les attentes d'une inflation faible ou d'une déflation, les taux d'intérêt négatifs, la chute des cours du pétrole et les turbulences sur les marchés financiers ont tiré les cours de l'or (à la hausse) jusqu'à présent cette année», a résumé un analyste.
Sur le London Bullion Market, l'once d'OR a terminé à 1.231,15 dollars vendredi au fixing du soir, contre 1.239,75 dollars le vendredi précédent.
-PETROLE :
Après une embellie en milieu de semaine, les cours du pétrole ont baissé vendredi à New York, sans actualité particulière si ce n'est un retour des investisseurs à la prudence face au niveau élevé de l'offre.
Le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en mars a cédé 1,13 dollar à 29,64 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), finissant à peu de chose près la semaine là où il l'avait commencée. A Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril a reculé de 1,27 dollar à 33,01 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) enregistrant une légère baisse hebdomadaire.
Les investisseurs n'ont pourtant pas pris connaissance de nouvel élément marquant quant au marché pétrolier, à l'issue d'une semaine jusqu'alors riche en actualités, dont, en premier lieu, un accord de gel de la production entre l'Arabie saoudite et la Russie. La baisse des cours «semble juste liée au sentiment qu'il va maintenant falloir se contenter d'attendre pour savoir si l'Opep va vraiment bloquer sa production ou s'il ne s'agissait que de belles paroles», a jugé Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.