Dalila Medjahed : Poétesse à ses heures, l’Algérie éternelle chevillée au corps

Publié par Dknews le 22-03-2014, 15h19 | 60

Avec son sourire d’enfant, Dalila Medjahed «griffonne», sur son pupitre de maison, ses derniers vers dédiés à la femme, rendant, depuis son «exil» parisien, hommage à toutes ses semblables, en particulier les Algériennes d’entre elles.

Avec minutie, elle compare sa compatriote au pays de ses origines et, plus précisément, à la Kabylie de ses ancêtres. «Elle a l’aura d’une princesse, jeune, belle et passionnée par les fleuves, les animaux, les gens et le monde où Dieu glorifie les saints», a-t-elle déclamé, lors du Printemps des poètes qui se tient dans la capitale française.

Fidèle à ce rendez-vous littéraire, Dalila met à profit cette tribune pour surtout, dit-elle, rendre hommage à l’Art et à la femme, d’autant plus que cette 16e édition du Printemps se décline sous le thème «Au coeur des arts» et rend hommage au poète, romancier et peintre français Max Jacob.Dalila, trentenaire, fonctionnaire de son état, dit se battre, en tant qu’Algérienne, pour la liberté et la paix dans son pays d’origine comme partout ailleurs dans le monde. Son arme : les mots, mais pas n’importe lesquels.

«Le poème est pour moi le dernier lieu de l’écoute et de l’espoir», confie à l’APS celle qui a été distinguée, déjà en 1989, par un jury présidé par Jack Lang, ancien ministre français de la Culture,  et de l’Education, et actuellement Président de l’Institut du Monde arabe.

Ses ennemis jurés : la haine et le négationnisme, deux fléaux en forte montée tant dans l’Hexagone qu’au-delà. C’est d’ailleurs en usant d’une poésie «militante» qu’elle intensifiera son combat en se faisant omniprésente à des conférences sur l’Algérie au Centre européen de poésie d’Avignon, à une rencontre en faveur d’Amnesty international en 1995 et ou encore par ses lectures de poésie au Service d’enfants malades de l’Hôpital Henri Duffaut  d’Avignon.

En sa qualité d’animatrice du Mouvement de la Paix pour le département du Val-de-Marne, qu’elle lut, du haut de la tribune du Parlement européen en 2000,  des messages d’écrivains en faveur de la paix. Elle considère cet engagement comme absolument essentiel puisque, dit-elle, les droits et les libertés sont «encore bafoués».

C’est également en 2000, année devenue en liaison avec l’Onu et l’Unesco, celle de la Culture de la Paix, que Dalila est admise en qualité d’ambassadrice de la Paix aux Nations-Unies. Plutôt idéaliste qu’utopiste, elle dit militer pour que les mentalités changent et pour que les idées humanistes avancent. «La Culture, qui ne doit pas appartenir à une élite, doit à long terme conduire à cet objectif-là», soutient l’aède.