Le Pr Mustapha Yakoubi, le Pr Mohamed Rachedi, invités du forum de DK News - médecine Sportive : A grandes foulées

Publié par Said Abjaoui, Rachid Rachedi le 22-02-2016, 20h04 | 276

La médecine du sport consiste à maintenir l'état de santé du sportif de haut niveau qui fournit des efforts intenses et durables en compétition. Il ne s'agit pas de créer chez le sportif la sensation d'absence de fatigue qui fera fonctionner son cœur au bord de la rupture, très près de subir ce qu'on appelle la « mort subite ».

Depuis la professionnalisation et la marchandisation du sport, joueurs et dirigeants qui sont devenus des hommes d'affaires sont à la recherche effrénée des performances. Le dopage est la solution qu'ils sont tentés souvent d'adopter. Il n'est pas normal que des clubs professionnels ne disposent pas de médecins permanents.

Médecine de l'élite sportive. Autrement dit médecine du sport de haut niveau. C'est une médecine qui suit l'état de santé des sportifs de haut niveau. Pourquoi ces sportifs ont-ils tant besoin d'être suivis de près  par les médecins, à l'heure où l'argent commande les comportements, où les dirigeants en appellent aux performances et où les sportifs d'élite ont besoin de réaliser des prouesses pour justifier leurs hauts revenus? Non, nous disent les professeurs Yakoubi Mustapha et Mohamed Rachedi, non à la drogue, pas à ce prix, pas en touchant à la drogue, pas en touchant aux stupéfiants ni à tous les  produits dopants.  Mustapha Yakoubi, professeur de médecine à la faculté de médecine  d'Alger et M. Mohamed Rachedi, professeur et président de la Société algérienne de médecine physique et de réadaptation étaient hier les invité du forum de DKNews pour animer une conférence-débat portant sur le thème du « suivi médical du sportif de haut niveau».

Le suivi médical sportif de haut niveau veille au maintien de l'état de santé du sportif de haut niveau

Le moyen est la consultation obligatoire. Logique d'hygiène buccale, hygiène, une donne du sport. Médecine de l'élite sportive: autrement dit médecine du sport de haut niveau. C'est une médecine qui suit l'état de santé des sportifs de haut niveau.

Le suivi médical sportif de haut niveau veille au maintien de l'état de santé du sportif de haut niveau, surveille hygiène dentaire, fonctionnement du cœur, surentraînement qui entraîne le stress mental. Le CNMS est la seule structure qui va maintenant être renforcée par des centres d'ordre régional a annoncé le ministre de la Jeunesse et des Sports.

Un athlète de haut niveau devrait disposer d'un agenda qui contient son historique médical  depuis son examen de départ. Celui-ci doit contenir des examens cardiovasculaires, des données sur l'électro cardiologique, cartes de pathologie (IRM).

Il n'est pas logique que des clubs professionnels ne disposent pas de médecins permanents. ll y a un type de données à intégrer dans l'examen à savoir l'état des articulations ou les pieds plats.  Celui qui a des pieds plats  n'est pas à rejeter ou à laisser tel quel il faut le doter de chaussures avec semelles spéciales.

Dans le débat il en est ressorti  que le dopage est considéré comme multiplicateur des efforts et un report de fatigue, ou plutôt de la sensation de fatigue, l'important pour le sportif est de maintenir un effort de haut niveau pour obtenir des victoires. En réalité c'est le cœur qui prend le coup ; Parfois, le cœur lâche sur le terrain même. On appelle ça la mort subite.

En France, on a enregistré en tout 1500 cas de morts subites.

Saïd Abjaoui


Les anabolisants à l' origine de problèmes cardiovasculaires !

Intervenant sur la question du dopage en milieu sportif, le Pr Yakoubi a souligné que les anabolisants utilisés par les sportifs pour augmenter entre autres la masse musculaire, peuvent être à l'origine de complications cardiovasculaires et peuvent même entraîner une réduction de la fertilité.

Pour lutter contre ce phénomène nuisible aux sportifs et au sport national, l'Algérie a ratifié en 2005, la Convention mondiale contre le dopage dans le sport de haut niveau. Il existe même une commission nationale antidopage chargée de promouvoir la pratique saine du sport en Algérie.

 

Le geste thérapeutique peut sauver une carrière

Durant son intervention, le Pr Rachedi, a mis l'accent sur l'importance du premier geste thérapeutique lors de la prise en charge d'un athlète blessé. Selon l'expert, les premiers soins peuvent sauver la carrière d'un sportif de haut niveau. Ce dernier a cité en exemple le cas d'un ex-joueur professionnel à l'époque âgé de vingt ans, victime d'une fracture, à qui ont a appliqué un plâtre comme pour un patient ordinaire, ce qui au final l'aura empêché de jouer pendant un an, mettant ainsi sa carrière professionnelle en jeu. La prise en charge de ce type de blessure nécessite de mettre une attelle pour permettre à l'athlète de mieux récupérer.  

 

Visite d'aptitudes ou examen d'embauche 

Partout dans le monde, les athlètes sont soumis à une batterie d'examens pour tester leurs aptitudes physiques et psychologiques avant d'être engagés par un club. En général les examens cliniques comportent un bilan sanguin, une prise de pouls, de tension, etc. Depuis quelque temps, la FIFA exige même un examen d’imagerie par IRM, et ce principe doit être appliqué pour chaque discipline. Pour un athlète qui pratique par exemple la plongée sous-marine, un examen ORL doit être effectué. «Il existe une spécificité pour chaque discipline et le médecin doit impérativement la prendre en considération»  a indiqué le Pr Rachedi.   

 

Des clubs professionnels sans médecin du sport !

Le Pr Rachedi a déploré le fait que la majorité des clubs professionnels de football, n’ont pas de médecin chargé du suivi de l’état de santé de leurs athlètes.

«On investit des milliards pour signer des contrats avec des joueurs professionnels mais  rien n’est fait pour suivre leur état de santé», a-t-il indiqué. Pour l’heure, seule la Fédération algérienne de football (FAF) dispose d’une Centre médico-sportif (Sidi-Moussa) d’envergure internationale, capable de prendre en charge convenablement les sportifs de haut niveau.    

Rachid Rachedi