Syrie : Un cessez-le-feu le 27 février pour mettre fin à un conflit de près de 5 ans

Publié par DK News le 23-02-2016, 17h32 | 23

Washington et Moscou ont annoncé lundi qu'un accord de cessez-le-feu entrera en vigueur en Syrie le 27 février pour tenter de mettre fin aux hostilités nées d'un conflit qui dure depuis près de cinq ans.

«La cessation des hostilités s'appliquera aux parties prenantes au conflit syrien qui ont indiqué qu'elles respecteront et appliqueront les termes» de l'accord, a précisé un communiqué commun des Etats-Unis et de la Russie, diffusé par le Département d'Etat à Washington.Ces parties ont jusqu'au 26 février 12h00 locales (14h00 GMT) pour faire part, aux Etats-Unis ou à la Russie, de leur adhésion à cet accord, a ajouté le texte.

Les présidents américain Barack Obama et russe Vladimir Poutine ont évoqué cet accord lundi lors d'un contact téléphonique initié par M. Poutine, d'après la Maison-Blanche.M. Obama a insisté sur la nécessité du respect de cet accord pour «soulager les souffrances du peuple syrien» et «se concentrer» sur le combat contre l'organisation terroriste autoproclamée «Etat islamique» (EI/Daech).

Lors d'une allocution télévisée qui a suivi son entretien avec son homologue américain, M. Poutine a assuré que son pays «fera le nécessaire» pour que «les autorités légitimes syriennes» respectent l'interruption des hostilités et a dit espérer que les Etats-Unis «feront la même chose» avec les groupes rebelles.

La France a réagi lundi à cet accord en affirmant que Paris sera «très vigilant» sur sa mise en œuvre «de bonne foi par toutes les parties concernées».«Un accord a été trouvé.Nous sommes en train d'en examiner les détails.

Il y a urgence à ce qu'il soit mis en œuvre, nous serons très vigilants sur sa mise en œuvre de bonne foi par toutes les parties concernées», a déclaré depuis Kiev le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault.

Pour sa part, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon a indiqué lundi que l'accord de cessez-le-feu en Syrie annoncé par Moscou et Washington pour le 27 février, est un «signe d'espoir pour la population syrienne».

«C'est avant tout un signal d'espoir tant attendu pour la population syrienne qui, après cinq ans de conflit, peut espérer que ses souffrances vont pouvoir prendre fin», a souligné M. Ban Ki-moon dans un communiqué.  

La diplomatie britannique a, de son côté, estimé que l'accord de cessez-le-feu en Syrie «ne pourra être couronné de succès que si la Russie et le régime de Damas changent considérablement leur attitude sur le terrain».

«La Russie, en particulier, doit respecter cet accord en cessant ses attaques contre les civils syriens et les groupes d'opposition modérés et en usant de son influence pour faire en sorte que le régime syrien fasse de même», a déclaré dans un communiqué le ministre des Affaires étrangères britannique, Philip Hammond.

L'opposition accepte l'accord sous conditions
Dans un communiqué, le Haut comité des négociations (HCN), qui rassemble des groupes clés de l'opposition syrienne, a dit qu'il acceptait ce cessez-le-feu à condition que les dispositions de la résolution 2254 de l'ONU, adoptée en décembre, soient respectées, notamment celles prévoyant un accès aux civils dans les zones assiégées et la livraison d'aide humanitaire.

Le HCN «accepte de répondre positivement aux efforts internationaux visant à instaurer un cessez-le-feu» en Syrie mais précise que «son engagement est conditionné» à la levée des sièges des villes syriennes, la libération des prisonniers, l'arrêt des bombardements des civils et la livraison d'aide humanitaire.

Le HCN, qui était réuni lundi à Ryadh, a précisé que le cessez-le feu «doit être annoncé simultanément par toutes les parties».Par ailleurs, Damas a annoncé lundi soir la tenue d'élections législatives le 13 avril, selon l'agence officielle syrienne Sana.

Cette annonce a été faite dans un décret du président Bachar al-Assad fixant le nombre de sièges alloués à chacune des provinces du pays. Les dernières législatives en Syrie remontent à 2012.  
Déclenché par une répression de manifestations pacifiques proréformes, le conflit en Syrie dure depuis près de cinq ans.Il a fait plus de 260.000 morts et poussé à la fuite plus de la moitié de la population du pays.